mardi 3 novembre 2009

Une situation critique

La donne vient de changer au Proche-Orient où les Palestiniens sont pour ainsi dire sommés de revenir à la table des négociations sans la moindre condition, encore que la notion même de négociation n’a pas la même consistance que ce soit pour les Palestiniens ou les Israéliens. Les premiers demandant une stricte application des résolutions internationales, tandis que les autres ne leur ont laissé que quelques portions de territoire après, bien entendu, avoir accaparé tout le reste.

C’est la position du Premier ministre israélien, enfermé dans cette logique de guerre jusqu’à dimanche, soit jusqu’au jour où l’Administration américaine a appelé elle aussi les Palestiniens à reprendre les négociations sans condition préalable. Voilà donc un changement substantiel, alors que la nouvelle Administration américaine avait, dès son investiture en janvier dernier, dénoncé la politique israélienne de colonisation, appelant au moins à son gel afin de favoriser une reprise du processus de paix. Bien entendu, Benyamin Netanyahu bombe le torse.

Pour les Palestiniens, c’est une énorme déception. C’est encore le « que faire ? » et surtout que dire à une population palestinienne qui a fini par se montrer incrédule devant un processus de paix au point mort depuis son lancement. C’est-à-dire sauver ce qui peut l’être, sans que l’on sache quoi au juste. Rarement à court d’idées, l’ONU a mis en garde contre l’effondrement de l’Autorité palestinienne et elle sait de quoi elle parle. Et ce ne sont pas les aides internationales qui empêcheront un tel processus.

La démarche entamée par le nouveau président américain a, se rappelle- t-on, suscité un réel espoir, allant bien au-delà de tout ce qu’ont pu dire ses prédécesseurs quant à la nécessité d’un Etat palestinien. La nouveauté c’est le timing puisque cela s’est produit en début de mandat, et ensuite en prenant le contre-pied des discours précédents, pour avoir déclaré que la poursuite du conflit du Proche-Orient constituait une menace pour les intérêts des Etats-Unis. Une rupture en fait. Et tout le staff de M. Obama était engagé pour donner corps à ce nouveau discours qui a même bénéficié d’une réelle unanimité au niveau international.

On ne compte alors ni les déplacements ni les coups de gueule des Israéliens, bien entendu. Israël était interpellé par ses alliés sur la nécessité de geler la colonisation. Fin de la rupture donc et retour à la case départ ? Plus précisément, que propose Washington après avoir établi le rapport entre la poursuite du conflit palestinien et les intérêts des Etats-Unis ? Renonce-t-elle à sa démarche, ou entend-elle reconsidérer l’approche sans toucher au fond ? En tout état de cause, il lui revient de clarifier tout cela.

L’opposition américaine aux colonies israéliennes « n’a pas changé », a ainsi déclaré hier la secrétaire d’Etat américaine. Mais cela suffit-il ? Un point critique a été atteint dimanche, et Benyamin Netanyahu n’a pas attendu pour en tirer les conclusions, parlant de succès pour Israël.

Par T. Hocine

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