mardi 3 novembre 2009

Le SNMG, et après ?

Pour l’avoir déjà essayée, notamment à l’occasion de joutes électorales, nos gouvernants savent, depuis longtemps, que la revalorisation des salaires minimum ne fait pas le bonheur des plus démunis.

Dans les colonnes de nos journaux, il n’y en a plus que pour la prochaine tripartite. Un peu aussi, il est vrai, pour la prochaine confrontation footballistique algéro-égyptienne, au Caire. On sait ce que les Algériens attendent de la campagne cairote des Verts ce 14 novembre : la qualification au Mondial sud-africain.

En revanche, que peuvent-ils espérer de cette rencontre qui réunira le gouvernement, le patronat et le syndicat de Madjid Sidi-Saïd ? On peut même se poser la question de savoir si le match que les Fennecs vont livrer aux Pharaons n’est pas en train d’occulter le reste, tout le reste. À commencer par le SNMG qui, vraisemblablement, sera revu à la hausse. Vrai-semblablement ? Subsisterait-il donc quelque doute ?

Non, que tous les smicards soient rassurés, c’est plutôt une certitude : Bouteflika l’avait promis durant sa dernière campagne électorale et, par conséquent, le patronat va devoir s’en accommoder et l’UGTA s’en féliciter. Comme de coutume. Il faudra juste que les trois parties se mettent d’accord sur le niveau de cette augmentation.

Là aussi, c’est d’ores et déjà chose acquise : autant les patrons peuvent bien, sans conséquence sur leurs gains, débourser 10 000, 20 000 ou 30 000 dinars de plus par smicard employé, autant l’UGTA peut se satisfaire d’un geste du gouvernement en faveur des travailleurs. Sauf qu’une fois le SNMG augmenté à 13 000, 14 000, voire 15 000 dinars, la situation, sur le front social, n’aura pas grandement changé. Les enseignants, tous paliers confondus, maintiendront leur mot d’ordre de grève, les syndicats des employés de la Fonction publique ne décolèreront pas et les harragas seront toujours plus nombreux à tenter la traversée mortelle.

Pour l’avoir déjà essayée, notamment à l’occasion de joutes électorales, nos gouvernants savent, depuis longtemps, que la revalorisation du salaire minimum ne fait pas le bonheur des plus démunis.

C’est qu’elle ne les protège pas contre les effets d’une économie minée par sa propre désorganisation et ses dysfonctionnements, sciemment entretenus parce qu’ils laissent la voie ouverte à la corruption, d’une part, et par les considérations claniques qui l’empêchent de s’affranchir des calculs politiciens, d’autre part. Cela, les gouvernés le savent aussi bien.

Voilà pourquoi la joute Égypte-Algérie est plus importante, aux yeux de la majorité des Algériens, que la prochaine tripartite.

Par : Saïd Chekri

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