mardi 1 septembre 2009

Paradoxe

Le conflit israélo-palestinien est en train de faire tourner en «bourrique» la communauté internationale qui ne sait plus par quel bout prendre ce dossier. L’Occident, d’une manière générale, l’Administration démocrate, plus particulièrement, qui sont arrivés à la conclusion de l’impossibilité de tenir des négociations rationnelles entre l’Etat hébreu et les Palestiniens tant qu’Israël poursuit l’extension de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, semble faire marche arrière.

Ainsi, était donc demandé, ces derniers mois à Israël, le «gel total» de la colonisation. En effet, il est absurde de solliciter les Palestiniens à négocier la paix au moment où la puissance occupante poursuit la consolidation de sa présence dans les territoires palestiniens. Dès lors, que vont négocier les Palestiniens avec Israël quand le gouvernement israélien fait tout pour empêcher l’érection d’un Etat palestinien indépendant? Il y avait donc une logique, c’est du moins ce que l’on peut comprendre, à la demande du président américain Barack Obama, qui «exigea» des alliés israéliens des Etats-Unis, de «geler» les constructions de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Gel catégoriquement rejeté par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lequel suit une tout autre logique, selon laquelle Israël ne pouvait cohabiter avec un Etat palestinien. Sans doute qu’il faut reconnaître au chef du Likoud israélien sa franchise, il ne veut pas d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Il l’a d’ailleurs dit abruptement dès son accession au pouvoir au printemps dernier, même si, dans le même temps, il se dit prêt à dialoguer avec les Palestiniens sur des questions périphériques comme «l’amélioration» des conditions sociales et économiques des territoires. Israël reste donc ferme sur sa position de refus.

Cependant, conciliants, les Occidentaux refusent de faire pression sur l’Etat hébreu. Ce qu’ils font sans état d’âme sur d’autres pays (cf; les nucléaires iranien et nord-coréen) lorsqu’ils estiment la sécurité du monde en danger. Or, c’est bien la sécurité globale non seulement de la région moyen-orientale mais plus généralement celle du monde qui est aujourd’hui en danger du fait de l’obstination d’Israël à vouloir imposer son diktat aux Palestiniens, tout en faisant fi des demandes de la «communauté internationale».

C’est tellement vrai que c’est la Maison-Blanche qui semble aujourd’hui reculer sur son exigence de «gel total» de la colonisation. En effet, c’est l’Administration démocrate qui, face au refus d’Israël, a paru faire un pas en arrière sur cette question, en estimant qu’un «gel total» de la colonisation ne représentait pas une condition préalable à une reprise des négociations de paix avec les Palestiniens.

Ce qui est tout de même curieux. Comment, en effet, peut-on négocier avec une puissance occupante au moment où celle-ci, dans le même temps, conforte sa présence humaine, matérielle et logistique par l’expansion des colonies, la consolidation du mur de séparation, la judaïsation accélérée de Jérusalem-Est? Tout cela ne milite ni pour l’organisation de véritables négociations, devant aboutir à l’édification d’un Etat palestinien indépendant, ni, a fortiori, à l’instauration de la paix dans la région du Moyen-Orient.

Face à l’irrédentisme d’Israël, qui bloque le processus et toute perspective de paix avec les Palestiniens, on pouvait à raison s’attendre à ce que les nations «influentes» saisissent le Conseil de sécurité pour qu’il statue sur le gel de la colonisation dans les territoires palestiniens. Il n’en est rien et c’est l’Occident qui, encore une fois, recule devant l’oukase d’Israël alors que l’arrêt de la colonisation est un préalable sine qua non pour la reprise des négociations. Ces dérobades ne sont que l’un des paradoxes du deux poids, deux mesures.

Karim MOHSEN

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