mardi 1 septembre 2009

Les papys ne font plus de la résistance

Même les choses les plus ennuyeuses dans le monde ont une fin. Cinquante-quatre ans que les conservateurs ne se rongent plus les ongles à la veille de n'importe quelles législatives au Japon. Béni d'un formalisme aigu, l'ancestral parti libéral démocrate n'a jamais montré le moindre signe de stress, l'opposition passant à chaque sollicitation des urnes largement à côté de son sujet.

Ce remake est à noyer en mer du Japon, au bord de laquelle la Chine s'inquiète de tout exercice naval qu'entreprennent ordinairement Washington et Séoul et rage contre la visite du Dalaï Lama à Taïwan.

Conduite par le parti démocrate du Japon, la douce révolution nippone a réussi à faire sauter les verrous dont les conservateurs ont fait exprès d'égarer les clefs.

Fort d'une large majorité à la chambre des députés, celui qu'on surnom l'extraterrestre ou le Kennedy nippon ne doit avoir aucun mal à être élu à la mi-septembre lors d'une séance spéciale du parlement.

Jour de profond deuil pour les vieux conservateurs qui ont pratiqué l'art du clientélisme au plus haut niveau, à hauteur du sommet du mont Fuji-Yama. La patience a elle aussi ses pics et il a été atteint cette fois-ci. Trop c'est indigne, ont dû penser en chœur les 100 millions d'électeurs japonais.

Le fossé qui sépare les riches des pauvres a été tellement creusé qu'il n'est plus possible de mesurer son envergure. Est-ce la faute à la crise économique mondiale ? Elle s'est abattue partout, «au pays du soleil levant» ne détient pas la morose exception.

Il faut dire que chez les nippons, la bureaucratie et les passe-droits sont des «produits» qui s'arrachent comme des sushis. Aucune anormalité donc à détecter suite à cet échec mémorial des conservateurs, il n'ont fait que récolter ce qu'ils ont semé.

Tôt au tard, leur système politique devait subir cette panne sèche. Quand le taux de chômage est le plus élevé de toute l'histoire du Japon, il n'y plus rien à espérer pour ceux qui s'obstinent à croire en une éternelle longévité politique. Il a eu beau toucher du bois, le Premier ministre sortant Taro Aso doit céder son fauteuil.

Au Japon, serait-il temps que les papys délaissent définitivement la résistance et aillent profiter de leur retraite collective qu'elle soit méritée ou non ? Avis aux amateurs du parti démocrate du Japon dont le généreux programme social a séduit plus d'un Nippon.

Mais que le chef du PDJ le sache d'emblée, on ne fait pas de la politique qu'avec l'amour auquel il a convié ses concitoyens et la sagesse d'un maître de judo. La révolution est une chose, sa rentabilisation populaire, sans attraits populistes, est une autre.

Par Anis Djaad

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