mercredi 31 août 2011

Au-delà des condamnations

Cette position, relayée par certains médias proches des tendances islamo-conservatrices et défendue par certains cercles en haut lieu, semble constituer, en tout cas, une sorte d’appui indirect aux résidus du terrorisme.

Washington, Londres, Paris, Rome, l’Union européenne et l’Union africaine condamnent l’attentat perpétré contre l’Académie interarmes de Cherchell. Au-delà, les grandes puissances ont réaffirmé leur soutien indéfectible à l’Algérie dans son combat contre le terrorisme islamiste avec cet accent mis par Bruxelles sur les nécessaires réformes politiques dont l’UE est prête à apporter la contribution.
Ainsi, au moment où les pays arabes, qui sont aujourd’hui le théâtre de contestation, sont mis mal à l’aise par la communauté internationale, l’Algérie continue de bénéficier d’un crédit appréciable. Il est vrai qu’en tant qu’allié stratégique de la guerre internationale contre le terrorisme, Alger ne laisse pas indifférent, d’autant qu’une conférence internationale sur ce dossier sensible est prévue les 7 et 8 septembre prochain au Palais des nations.
Le département d’État a été clair. Tout en rendant hommage aux sacrifices de l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme qui dure depuis plus de 20 ans, il réaffirme son engagement de soutenir le pays dans son combat “contre ceux qui cherchent à nuire à la démocratie et la liberté”.
À quelques jours de la commémoration du 10e anniversaire des attentats du 11 Septembre 2001 contre les Twin Towers, Washington ne peut tenir un autre discours que celui de l’éradication, après avoir d’ailleurs chèrement payé son ancien soutien à l’islamisme.
Mais en Algérie, force est de constater que certains cercles tentent encore de noyer le débat en demandant la réintégration de radicaux islamistes dans le jeu politique ou carrément la réhabilitation du parti dissous comme étant une fin en soi de toute réforme qui doit s’engager. Cette position, relayée par certains médias proches des tendances islamo-conservatrices et défendue par certains cercles en haut lieu, semble constituer, en tout cas, une sorte d’appui indirect aux résidus du terrorisme.
Il est vrai aussi que la guerre en Libye et l’intervention de l’Otan ont galvanisé les groupuscules du GSPC au moment où ils n’arrivaient plus à recruter. C’est dire la complexité de la situation qui appelle en urgence une attitude claire face au phénomène du terrorisme.

Salim Tamani

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