mercredi 31 août 2011

Ni Cirius, ni Bonatiro, c'est l'Aïd

Entre le fantasque Bonatiro et la velléitaire association Cirius, s'est engagé un combat d'arrière-garde «scientifique» sur le jour de l'Aïd. Censé tenir les algériens en haleine, le «débat» n'a pour autant pas l'air d'emballer grand monde. On devrait tout de même savoir gré au premier d'avoir tenté son coup médiatique sur un sujet pas aussi enthousiasmant et surtout pas aussi terrifiant que celui par lequel il s'est révélé au grand public.

On sait que les scientifiques stars, ça ne court déjà pas les rues dans les pays les plus développés, on le sait encore plus dans le nôtre où le statut des hommes de savoir n'a pas besoin d'être commenté. Lorsqu'il y a plus d'une décennie, il a cru pouvoir devenir célèbre en annonçant un séisme ravageur qui a horrifié les algériens avant que sa prophétie ne se révèle comme un canular de mauvais goût,

on ne connaissait pas ses véritables motivations, mais en poussant une certaine logique jusqu'au bout, on peut déduire a posteriori qu'il avait compris la «situation».

Il n'avait ni les compétences ni la logistique nécessaire pour prévoir un tremblement de terre, une science dont le stade de développement d'alors et d'aujourd'hui font passer M. Bonatiro pour un grossier charlatan et ses certitudes pour de sottes inepties.

Il devait savoir tout ça, mais il savait surtout qu'il était dans un pays où il ne risquait rien à leurrer une opinion plus encline qui plus est à gober le discours de l'approximation qu'à intégrer le raisonnement rationnel.

Il est donc devenu «célèbre», et ce qui ne gâte rien, on l'écoute encore aujourd'hui dans une polémique de mégères avec une association d'astronomie dont les états de service scientifiques doivent être de la même consistance, du moins de la même la nature que celle par laquelle elle vient de s'illustrer.

A son avantage, en prévoyant le jour de l'Aïd pour aujourd'hui, elle n'agit contre aucune règle scientifique, puisque en l'occurrence, il n'y en a aucune. Bonatiro n'a donc pas apprécié qu'on marche sur se plates bandes, convaincu que ce genre de coup relevait de sa chasse gardée.

Alors il dit que l'Aïd c'est demain, contrairement à ce qu'affirme Cirius qui, à son tour, réplique comme dans une confrontation scientifique de haut vol.

Manque de pot, l'opinion ne s'enflamme pas, installée depuis toujours dans d'autres… certitudes. Des certitudes que se partagent les rigoristes attachés aux 30 jours de jeûne ferme, les traditionalistes qui s'en remettent à la vue du croissant lunaire et ceux qui, pressés d'en finir, «espèrent donc pensent» que ce sera 29 jours. Aujourd'hui ou demain, c'est donc raté pour les deux protagonistes. Saha Aidkoum.

Slimane Laouari

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