dimanche 15 novembre 2009

L’amour de l’Algérie, pas de ceux qui l’ont privatisée !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Classement Fifa. L’Egypte meilleure nation africaine et arabe dans le… 

… lancer de pierres !

Les jeunes. Les moins jeunes. Les filles. Les garçons. Et même les chiens ! Tous aiment ce pays. On l’a encore une fois vérifié à l’occasion de ce match contre les «pharaons» d’Egypte, et bien avant durant les qualif. Tous ont porté avec fierté ce drapeau. Sur les épaules. Sur le dos. Sur la tête. Sur le cœur. Dans le cœur. Interrogés à chaud, des Algériennes et des Algériens avaient la bave aux lèvres lorsqu’ils parlaient d’Algérie. Cette bave d’amour rageur pour leur bled. Mais alors, si tout ce beau monde, ce très beau monde-là aime son pays, qu’est-ce qui cloche ? Qu’est-ce qui fait fuir des milliers d’Algériennes et d’Algériens ? Une météo particulièrement dure ? Non. En plein mois de novembre, il faisait 23 degrés hier, à l’heure du match. Une géographie ingrate ? Bon Dieu, je n’ai jamais vu de reliefs aussi contrastés que dans mon Algérie, cette contrée où l’on peut passer d’un littoral à un massif montagneux, à une zone désertique, à une verte campagne, le tout en une journée. Des maladies contagieuses et des pandémies ? A bien y regarder, il n’y en a pas plus que dans d’autres pays émergents. Une surpopulation qui oblige les plus faibles à déguerpir s’ils ne veulent pas mourir étouffés ? Des régions entières du pays sont quasiment vides d’habitants et ne demandent qu’à être occupées. Mais alors, si rien de tout cela ne pousse les gens d’ici à l’exode, qu’est-ce qui les y force ? Qu’est-ce qui fait qu’un jeune de 22 ans peut donner sa vie pour 22 joueurs et un drapeau, peut risquer sa peau juste pour aller voir l’Algérie jouer dans un pays vachement hostile, l’Egypte, puis, aussitôt le match terminé, prendre le large, mettre le plus de distance entre lui et ce pays pour lequel il était prêt à se sacrifier une demi-heure avant ? Je coinçais sur la réponse à cette question. Jusqu’au moment où je me la suis reposée. Différemment. Au lieu de se demander qu’est ce qui fait fuir nos jeunes et moins jeunes, ne serait-il pas plus juste de se demander «qui» les fait fuir ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

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