mercredi 11 novembre 2009

Ce qu’il faudrait faire...avant de lancer cinq chaînes de télévision

«Il ne faut jamais mettre la charrue avant les boeufs.»
Adage francais

Alors qu’on attendait l’ouverture du champ audiovisuel au privé, le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, Azzedine Mihoubi, a annoncé la création prochaine de cinq chaînes thématiques pour la TNT. Des chaînes lancées en phase «d’enrichissement» et non pas de développement, seront consacrées au sport, à la culture, à l’éducation, à l’information et à la proximité. Il a ajouté que ces chaînes seront lancées une fois le contenu arrivé à maturation.

Ce qui veut dire, quand les boîtes privées alimenteront la production de ces chaînes. Mais avant, il faudrait régler certains dossiers en suspens. D’abord, les infrastructures. Le siège du 21 boulevard des Martyrs, ne peut pas accueillir de nouvelles rédactions et surtout il n’y a pas assez de studios pour de nouvelles chaînes de télévision. La situation de la chaîne amazighe, qui a squatté les locaux de Canal Algérie, est une des conséquences de cette promiscuité récurrente au siège de l’Entv.

Il faut donc construire de nouveaux bâtiments. Le problème se pose également pour les radios, puisque les différentes chaînes souffrent de l’indisponibilité de studios libres pour les enregistrements d’émission. Où sommes nous avec le projet de la Maison de la télévision prévu à Zeralda? Il est devenu indispensable de construire des studios dotés de moyens techniques adéquats pour pouvoir faire des émissions de qualité. Aujourd’hui, cinq producteurs privés ont été amenés par Me Leïla, chargée de la production, à se relier pour fabriquer dans les studios de l’Entv aux Eucalyptus, les émissions de la rentrée.

Une situation qui a conduit à reporter l’ouverture de la nouvelle grille jusqu’à janvier 2010. La création de cinq nouvelles chaînes publiques ne fera, de ce fait, que compliquer les choses, voire les aggraver. En plus du problème des locaux et des studios, il y a également le problème du statut de ces nouvelles chaînes et l’absence d’une indépendance administrative et financière.

Les nouveaux salariés des nouvelles chaînes souffrent déjà des retards de salaire parce que la paie est contrôlée par deux ou trois directions différentes. Le tout sous l’approbation du DAG, qui dépend directement du DG de l’Entv. On se demande dans, ce cas-là, à quoi sert le directeur de la chaîne, s’il n’a pas le pouvoir de fixer les salaires selon les compétences. L’Entv doit se démarquer de ses chaînes auxiliaires, afin de les laisser se développer, chacun de son côté.

Comme le fait si bien France télévisions avec France 3, mais aussi avec France 5, France Ô, France 4 et France 24. Chaque chaîne est indépendante administrativement et financièrement et pourtant elles appartiennent toutes au groupe de France télévisions. Ainsi, l’effet d’annonce du lancement de cinq nouvelles chaînes doit être accompagné de gestes politiques forts, garantissant d’abord un secteur audiovisuel solide et rentable et qui jetteront les bases d’une meilleure ouverture du champ audiovisuel...au privé.

Amira SOLTANE

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