mercredi 11 novembre 2009

Hémiplégie

Si le gouvernement ne veut pas se mettre en avant, encore moins Ouyahia, on ne peut pas dire que le président Bouteflika soit actuellement omniprésent.

Si Ahmed Ouyahia se montre, ces derniers temps, fort discret dans sa communication, il n’en délaisse pas moins le souci de rendre public le bilan de son action.

Le Premier ministère, ancienne chefferie du gouvernement, vient de lancer un curieux “bilan semestriel” détaillant toutes les réalisations de l’Exécutif Ouyahia durant une partie de l’année 2009. Cette communication inhabituelle, même si elle est légitime, peut s’apparenter à une remise à plat de l’action gouvernementale au moment où les observateurs s’inquiètent d’un climat d’affaires délétère et de l’inertie qui frappe les centres de décisions.
Tout y est décortiqué, des ouvrages aux investissements, et cette impression que le pays avance alors qu’on s’interroge sur sa vitalité même. Ouyahia préférant communiquer sur les aspects immédiats du travail d’un gouvernement critiqué, dont beaucoup attendent la liquidation dans ses grandes largeurs.

Jamais réellement accepté comme le leader naturel de la coalition présidentielle, critiqué par certains milieux économiques qui voient sa patte dans la LFC 2009, redouté par les partenaires étrangers qui ne le trouvent pas assez commode à leur goût, Ouyahia, malgré son mutisme tactique, ne laisse pas indifférent.

Malgré sa discipline politique spartiate, il se trouve même des milieux politiques au sein du pouvoir qui contestent son action, distillant de manière perverse des noms de successeurs potentiels et en appellent à l’arbitrage du président Bouteflika.

Or, c’est exactement là où se situe le problème actuel. Si le gouvernement ne veut pas se mettre en avant, encore moins Ouyahia, on ne peut pas dire que le président Bouteflika soit actuellement omniprésent. Personne ne sait quel est ce “syndrome” qui frappe la dynamique Bouteflika qui a plongé le pays dans une forme d’attentisme insupportable.

Certains peuvent y voir le verre à moitié plein avec un gouvernement en ordre de marche, mais ce début de troisième mandat est indéniablement timide pour ne pas dire frileux. Le pouvoir semble comme ce corps atteint d’hémiplégie. Reste à savoir de quel côté.

Par : Mounir Boudjema

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