lundi 2 novembre 2009

Un jour banalisé de novembre

Que reste-t-il du 1er Novembre 1954 ? Rien ou presque, au plan de la forme chaque date anniversaire est un jour comme les autres, rien ne la distingue des 364 autres. En dehors de quelques manifestations dans la capitale, feux d’artifice la veille, et à travers le pays le traditionnel recueillement, le jour même, à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale, rien de plus pour échapper à la banalisation d’une date historique censée peser de son poids sur la conscience nationale.

Un état de fait qu’on ne peut que malheureusement déplorer, accentué par un désintéressement général vis-à-vis de l’histoire immédiate de l’Algérie. Quant à la « ferveur nationale », on la retrouvera dans le foot, plus exactement dans l’équipe des Verts et dans son parcours pour sa qualification à la Coupe du monde et pas dans la commémoration de la lutte armée du peuple algérien pour son indépendance.

« A qui la faute » ? D’abord au pouvoir politique depuis l’indépendance qui a vu dans l’acte primordial d’écriture de cette période de l’histoire, le moyen de sa légitimation au point d’en faire un instrument idéologique de domination d’un clan (ou de clans), à la tête de l’Etat algérien et de ses institutions. Depuis, rien n’a été officiellement fait pour prouver le contraire, ce processus ne fait que s’accentuer et le fossé s’élargir entre le peuple et ses dirigeants à travers cette « appropriation » exclusive de l’histoire.

Cette négation ou la manipulation des faits historiques et parfois leur occultation, n’ont fait qu’accroître ce désintéressement à l’égard du 1er Novembre 1954, toutes générations confondues ou presque. Comment s’étonner alors et crier au scandale quand des lycéens ont commis un acte jugé « blasphématoire » à l’égard de l’emblème national qui figurait dans un cadre accroché au mur de leur classe qu’ils ont outrageusement dénaturé et qu’ils n’ont sans doute voulu que que comme une simple blague de « potaches ».

Cela suffisait-il, en dépit des demandes de pardon de leurs parents, de leurs amis, à les faire condamner à un an de prison ferme, eux qui étaient mineurs et inconscients de la portée de leur acte ? C’est un peu comme s’il fallait aujourd’hui récriminer un jeune pour qui Didouche Mourad, n’est uniquement qu’une grande rue de la capitale avec des magasins chics !

La faute c’est d’abord à ceux qui n’ont pas appris aux jeunes et aux moins jeunes à aimer ce pays, son histoire, ses symboles, ses héros, comme sont adulés les Verts, les Ziani, Saïfi et autres que beaucoup attendent de voir accomplir l’exploit, le 14 novembre prochain.

Par Reda Bekkat

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