jeudi 5 novembre 2009

Sursaut salvateur

Un évènement très important s’est déroulé ces derniers jours, qui mérite un meilleur traitement analytique. Le kidnapping s’est installé en Kabylie comme un crime presque routinier avec, à quelques nuances près, la même catégorie de victimes, les mêmes ravisseurs, en l’occurrence des terroristes, et le même dénouement heureux, la libération de la personne enlevée après paiement d’une rançon.

On aurait pu ajouter «avec la passivité de la population», choquée mais se contentant d’un soutien moral, si cette fois-ci le processus ne s’était pas déroulé suivant le scénario désormais classique. N’en pouvant plus de rester les bras croisés et d’assister sans réagir à l’enlèvement d’un des leurs, si ce n’est participer à la cotisation pour amasser la rançon, les villageois d’Isselladjen (d’où est originaire le propriétaire du motel enlevé) se sont souvenus que, comme tous les Algériens, ils sont des hommes de dignité et d’honneur, et que leur passivité ne fait qu’encourager ces actes criminels de rapts.

Cette fois donc, ils se sont mobilisés et ne se sont pas laissés faire, criant haut et fort leur colère et manifestant leur conviction que cette fois «ça ne passera pas». Le commerçant enlevé a été donc remis en liberté et tout est mal qui finit bien. Pour les forces de sécurité, qui bien entendu déploient à chaque fois d’intenses efforts en pourchassant les ravisseurs, cette mobilisation citoyenne est d’un apport considérable, appelant une meilleure coordination.

En tout état de cause, s’il fallait une preuve, cet épisode de mobilisation populaire en est une tangible. C’est là un résultat concret, sur le principe que la contribution de la population dans le combat contre les ravisseurs en particulier et dans la lutte antiterroriste en général sont toujours payants et s’avèrent nécessaires. L’objectif concerne la collectivité entière, appelant donc une mobilisation collective.

N.S.

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