jeudi 5 novembre 2009

Quelqu’un aurait-il croisé Abderrezak ?


Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Hillary Clinton : «Ma position n’a pas changé». 

Pauvre Bill !

C’est fou cette propension qu’a l’Algérie à perdre ses prisonniers. Et pas n’importe lesquels. Pas un petit voleur d’autoradios. Non ! Pensez-vous ! Nous, quand on perd un détenu, on fait dans le gros calibre, le pedigree lourd, le casier-bottin, si vous voyez ce que je veux dire. Tenez ! Hier encore, je lisais cet aveu presque désespéré du procureur général près la Cour d’Alger : «Nous n’avons aucun détenu du nom de Amari Saïfi dans les prisons d’Alger». Pour ceux qui ne le sauraient pas et aussi pour ceux qui le savaient, mais qui, à la suite des épisodes scabreux de ce mauvais film auraient quelque peu perdu le fil, je rappelle que Amari Saïfi, c’est le doux nom sous lequel se blottit langoureusement Abderrezak El Para, un mec qui est à la douceur ce qu’est l’industrie algérienne aux recettes hors hydrocarbures. Annoncé par les plus hautes autorités sécuritaires du pays comme arrêté et mis au frais, Abderrezak El Para est porté disparu. Mazette ! Comment ont-ils fait pour le paumer, le frère tango ? C’est d’autant plus intrigant que l’hirsute émir est frappé d’un lourd handicap. Il est unijambiste. Ce n’est pas de la discrimination physique que de rappeler qu’il est plutôt délicat de prendre la poudre d’escampette des geôles algériennes sur une patte, surtout lorsqu’on porte ce sobriquet d’El Para. Qu’on vienne me dire «Zut ! On a perdu Hassan Hattab !» à la rigueur, je comprendrais, Hattab jouissant de toutes ses capacités physiques. Mais un détenu ne pouvant se mouvoir que sur béquilles et qui disparaît ainsi au nez et à la barbe de tout ce que compte ce pays comme magistrats et comme forces de sécurité, nous sommes là dans la 3e dimension ! Mais au fait, maintenant que j’y pense : le procureur général sait-il au moins où se trouve Hassan Hattab ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

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