lundi 16 novembre 2009

Manque de pot, Farouk!

Voilà un dégourdi de commerçant ambulant qui se fait avoir en achetant (sans avoir payé) une marchandise que les "propriétaires" avaient pris soin de laisser à ses côtés...

L’article 387 du Code pénal évoque le recel en tant que délit réprimé, or les magistrats du siège ont pour devise: «Sans les receleurs, les voleurs ne peuvent écouler leurs butins mal acquis.»

Il est vrai aussi qu’une peine de un an au moins et cinq ans au plus, et une amende de cinq cents à vingt mille dinars sont infligées à quiconque, sciemment, recèle, tout ou partie des choses enlevées, détournées ou obtenues à l’aide d’un crime ou d’un délit.
Le même article prévoit que l’amende peut être élevée au-delà des vingt mille dinars, jusqu’à la moitié de la valeur des objets recelés.

Le troisième alinéa prévoit que le coupable, peut, en outre, être frappé «pour un an au moins et cinq ans au plus, de l’interdiction d’un ou de plusieurs des droits mentionnés à l’article 14 du présent Code». Le dernier alinéa de l’article 387 va dans le sens du «tout sans préjudice de plus fortes peines, s’il y échet, en cas de complicité de crime, conformément aux articles 42, 43, et 44».

Devant son avocat Maître M’hamed Chemlel, Farouk trente-sept ans explique difficilement face à Hadj Barik, le juge de Koléa de la cour de Blida, que ses achats, se sont fait, en droite ligne d’un vrai commerçant habitué aux transactions: «J’ai acquis ces objets et petites machines auprès de revendeurs dont j’ai eu l’occasion d’apprécier leur sens du commerce et de leur honnêteté.

Le comble, je n’avais même pas payé cette marchandise car ils m’ont demandé de surveiller leur marchandise le temps qu’ils reviennent.

J’ai alors commencé à me poser des questions. J’étais troublé. Si j’avais deviné le piège, j’aurais tout laissé tomber...», a-t-il dit. La police arrive et au moment où ce Farouk était en plein questionnement, la catastrophe tombe. «Ladite marchandise était volée, moi, le crédule, n’avais pas deviné la...fuite des revendeurs voleurs.»

«Ok, dit le président, vous ne vous êtes pas posé de questions autour des prix proposés?» «Non, pas du tout. Et c’est là où j’ai commis l’erreur. Les prix proposés allaient dans le sens de la qualité de la marchandise. J’avais certes, donné mes prix pour tenter de gagner un peu, mais rien ne laissait prévoir le délit.»

Et comme pour gagner plus de...temps, Hadj Barik invite Samir Hamel le procureur à requérir. Ce que va faire le représentant du ministère public en demandant une peine de prison ferme de six mois et une amende de dix mille dinars.

Prenant à coeur sa tâche, Maître Chemlel entre de front dans le mur de la réalité. «Nous n’allons pas faire un dessin. Si effectivement Farouk avait l’intention de jouer au receleur, il aurait loué un fourgon et aurait quitté le plus vite possible les lieux du délit.

La vérité est que les voleurs avaient senti le vent contraire souffler. Ils ont préféré prendre le large, laissant l’inculpé se débattre comme il l’a fait ce dimanche», a balancé Maître Chemlel qui sera heureux du verdict qui aura été: la relaxe au bénéfice du doute.

Abdellatif TOUALBIA

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