samedi 8 octobre 2011

Qui sauvera la CNR ?

Le gouvernement veut rassurer. Les retraités auront leur part du gâteau social prévu dans la répartition du budget de la loi de finances 2012. Et pourquoi pas ? Pour une bonne majorité d’entre eux, et surtout ceux ou celles ayant quitté le monde du travail avant les années 1990, leurs pensions mensuelles ressemblent à de misérables bourses d’études. Même si des revalorisations ont eu lieu ces dernières années, elles n’ont pu rattraper la cherté de la vie et le niveau des prix qui ne cesse de grimper, sans parler de l’inflation. Ce qui a gravement réduit le pouvoir d’achat de cette catégorie sociale.

Une étude menée par la fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) le révèle et montre que sur les 2,1 millions de pensionnés en 2010, 50% perçoivent un revenu mensuel inférieur au SNMG. De plus, 360 000 retraités, soit 20% des effectifs, perçoivent une pension inférieure à 10 000 DA et 600 000 autres retraités (30%) une pension inférieure ou équivalente au SNMG, celle-ci variant entre 10 000 et 15 000 DA. Une situation de précarité que les mesures de solidarité ne pourront pas absorber.

En annonçant des décisions exceptionnelles, pour bientôt, afin d’augmenter l’allocation des retraités, le ministre du travail a surtout voulu apaiser les esprits déçus par les résultats de la dernière tripartite. La FNTR est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle a qualifié de volte-face des autorités dans la prise en charge de ses doléances, tout en annonçant une série d’actions de protestation. Une réaction légitime dès lors que le gouvernement a décidé de puiser dans les ressources de l’État afin de contenter la contestation sociale née du retard pris dans la mise en œuvre de la nouvelle politique salariale, en discussion depuis déjà longtemps et qui avait buté sur les partisans d’une stratégie de partage de la rente pétrolière et ceux plaidant pour des rémunérations basées sur la productivité.

Or, il se trouve que la CNR est financée par la population active et dépend, donc, étroitement des cotisations des employés. Plus il y aura de l’emploi déclaré, plus les caisses de la CNR se porteront mieux. Ce qui n’est pas le cas et qui explique, par conséquent, le déficit de la CNR dont les victimes ne sont autres que les retraités d’aujourd’hui et, peut-être, ceux de demain si rien n’est fait pour arranger les choses.

Salim Tamani

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