samedi 7 novembre 2009

Si chatouilleux ?

En décidant le «départ immédiat» de Mme Block-Mazoyer, conseillère de l’ambassade de Suède à Rabat, le Maroc prétendrait-il par cet acte inamical influer sur la politique du pays qui a envoyé balader Israël, dans le scandale du pillage d’organes. Une horreur commise sur les Palestiniens par l’armée sioniste et révélée l’été dernier par Donald Bostrom, journaliste… suédois. Un scandale d’où le Maroc ne sortait pas indemne, puisque ses ressortissants s’adonnaient eux aussi à ce trafic, puisant dans le corps d’enfants algériens «disparus», selon le professeur Khiati.

Les Suédois n’ont jamais caché leur sympathie aux Sahraouis. Ils ont toujours été les premiers à mettre la main à la poche pour l’aide humanitaire aux refugiés de la Hamada. Connue pour la justesse de ses positions, la Suède avait voté contre l’accord de pêche conclu en 2006 entre le Maroc et l’UE, arguant que le manque de précision quant au territoire d’application pourrait permettre à l’UE de pêcher dans les eaux du Sahara occidental, ce qui serait illégal. Evidemment, un tel vote n’était pas pour enchanter le royaume.

Cependant, c’est la réaction officielle du gouvernement suédois face à l’enlèvement, il y a un mois, des sept activistes sahraouis par les services marocains, qui a dû faire voir rouge à Rabat et rendre plus facile la décision d’expulsion. Carl Bildt, le chef de la diplomatie suédoise, disait qu’il avait transmis à Rabat les préoccupations de son pays sur le cas des 7 détenus et sur le strict respect de leurs droits.

«Nous suivons de près à travers notre ambassade à Rabat et aussi d’autres canaux l’évolution», soulignait-il, assurant d’un suivi continue de la question auprès de l’UE. Mais le coup de grâce fut l’œuvre du Parti social démocrate suédois qui adoptait à la fin d’octobre, lors de son 36e congrès, une motion prévoyant «la reconnaissance de l’Etat sahraoui par la Suède», en cas de victoire électorale du parti.

Des choses qui font qu’aux yeux du Maroc la Suède est plus ou moins à classer au même titre que le Venezuela ou l’Iran, deux capitales avec qui ses relations sont rompues à cause des Sahraouis. Deux capitales qu’Israël n’aime pas. Celle de la Suède non plus d’ailleurs. Israël – Maroc, même combat ?

Par Mohamed Zaâf

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