samedi 29 août 2009

Guerre cachée des caméras entre Mourad Khan et Sofiane Dani

«Pour un acteur, la caméra est l’oeil du public.»
Robert Bresson "Extrait de Notes sur le cinématographe"

Depuis le début de Ramadhan, nous assistons sceptiques à une bataille féroce entre deux Caméra cachée algériennes. Plus précisément entre Akhtini de Mourad Khan et Dahka ou Laâba de Sofiane Dani. Si le premier est à sa quatrième Caméra cachée, le second n’en est qu’à sa première production audiovisuelle en tant que producteur. Mourad Khan a débuté sa participation avec la Caméra cachée de Belkacem Hadjdaj dans Hakda oua akthar en 2006, il a enchaîné l’année suivante, à la grande surprise, mais avec beaucoup de succès dans la Caméra cachée de Djaâfar Gassem.

Mais en 2008, ni Djaâfar Gassem ni Belkacem Hadjadj n’ont voulu reprendre le concept de la Caméra cachée. Mourad Khan, qui malgré ses participations réussies dans les feuilletons et notamment au cinéma avec sa participation surprise dans Mascarades de Lyès Salem, a pris goût au genre et il est devenu un spécialiste de la caméra cachée.

Son objectif: piéger tous les artistes algériens. Et malgré le fait que son visage soit devenu connu de tous les artistes, il décide de reprendre en 2008, le principe de la Caméra cachée avec un réalisateur de Constantine et produit par Vox Algérie...producteur de Dzaïr Show de Sofiane Dani. Mourad Khan multiplie les prouesses dans le déguisement et piège, encore et toujours, les artistes. Il est devenu le Patrick Sébastien algérien et son nom est associé directement à la caméra cachée. Mais pour 2009, Mourad Khan, qui a mûri et qui produit lui-même sa caméra cachée, se retrouve pour la première fois confronté à la concurrence.....d’un magicien.

Car Sofiane Dani, qui n’a pas l’expérience de Mourad Khan, a décidé d’appliquer la vraie «Caméra cachée», comme inventée en 1940 par l’Américain Allen Funt, Candid Camera, celle qui joue avec les nerfs du petit peuple, alors que Mourad Khan s’inspire de l’émission du Canadien Surprise sur prise de feu Marcel Beliveau, qui a pour principe de piéger les stars et les célébrités. Mais Sofiane Dani qui a décidé de voler de ses propres ailes avec sa propre production, a réussi son entrée dans le cercle très fermé de la Caméra cachée, en s’associant à un maître...non pas de la «Caméra cachée» mais de la magie.

En impliquant Olmac, un Français d’origine algérienne, Sofiane Dani a touché au Jackpot. Olmac, avec son look de beau gosse, son sourire charmeur, sa générosité dans le geste et surtout avec son accent algérien d’immigré très sympathique, a réussi avec l’aide de Sofiane Dani, toujours déconneur, à pénétrer le coeur des Algériens et devenir la deuxième meilleure attraction audiovisuelle de ce mois sacré après Djemaï Family.

Mieux, Sofiane Dani a eu l’ingénieuse idée de casser le monopole algérois, en transportant sa Caméra cachée à travers plusieurs wilayas, associant par la même occasion tous les Algériens à cette Dahka oua laâba. Cette émission a réussi à surclasser, la Caméra cachée, de Mourad Khan, jugée trop «cheap» et «has been», par les spécialistes et considérée dangereuse dans le concept par la presse, comme le montre si bien l’épisode avec la chanteuse Drifa. C’est pour ces raisons et d’autres que la programmation de l’Entv a décidé de la placer sur la A3, au même titre que toutes les productions médiocres.


Amira SOLTANE

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