mercredi 4 novembre 2009

Interventionnisme

Le bilan d’une année de diplomatie n’est pas à la hauteur des attentes même si les promesses non encore tenues du président Obama lui ont curieusement valu prématurément le prix Nobel de la paix.

Les États-Unis d’Amérique ont encore une fois perdu l’occasion d’éviter de s’ingérer dans une affaire qui ne les concerne pas. Le forum du futur, qui vient de se tenir dans la ville marocaine de Marrakech, a donné un avant-goût de ce que l’on savait déjà. Que les Américains n’ont pas décidé de renoncer à leur politique interventionniste, et malgré le discours dit historique de Barack Obama du 4 juin au Caire, l’Administration US continue de fonctionner comme le souhaitent les décideurs du complexe militaro-industriel et du lobby juif.

Dans l’affaire du Sahara occidental, la secrétaire d’État, Hillary Clinton, a déjà voté. C’est un oui inconditionnel au projet d’autonomie marocain pour cette ancienne colonie espagnole occupée par l’Armée royale depuis 1975.

Ainsi, bien que le dossier de décolonisation du Sahara occidental soit pris en charge par les Nations unies, qui ont décidé d’y organiser un référendum d’autodétermination et qu’un envoyé spécial, Christopher Ross, soit désigné pour mener cette dure mission, Washington prend de court les initiatives de paix onusiennes et relance du coup les menaces d’une reprise de la lutte armée dans la région.

Paradoxalement, c’est au moment où les pays du Maghreb attendent des gestes de bonne volonté afin de relancer la coopération économique et politique, surtout, que l’on parle aujourd’hui d’une nouvelle initiative semblable à celle “d’Eizenstat”, la position d’Hillary Clinton met fin aux espoirs suscités par l’élection d’Obama qui boucle aujourd’hui une année à la tête de la Maison-Blanche.

Le bilan d’une année de diplomatie n’est pas à la hauteur des attentes même si les promesses non encore tenues du président Obama lui ont curieusement valu prématurément le prix Nobel de la paix.

Ainsi, dans le conflit du Proche-Orient que son prédécesseur démocrate, en l’occurrence Bill Clinton, a essayé de régler par le biais des accords d’Oslo de 1993, Obama n’a pas jugé nécessaire de remettre au goût du jour cette louable initiative qui avait permis de jeter les bases pour la création d’un État palestinien. Bien au contraire, il a “exigé” des pays arabes de faire un geste en vue d’une normalisation des relations avec Israël. Que faut-il alors attendre de plus ?

Par : Salim Tamani

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