jeudi 1 octobre 2009

Venez, venez tous…

Nos amis de Marseille s’inquiètent et comptent venir se rassurer par eux-mêmes sur notre cas. Un cas désespéré, selon des diagnostics tricolores. Sur place on dégotera peut-être un bon herz (amulette) qui éviterait au port de Marseille d’être contaminé par le mauvais sort qui frappe Oujda. Chez nous, l’été s’achève, il fait frisquet et il y a des orages avec dégâts.

Ce qui fait qu’on a rangé les éventails, des instruments aux conséquences surprenantes dans les dialogues algéro-français. D’autant qu’il y a longtemps qu’il n’y a plus de mouches à Alger comme dans le temps, ni de provocation à craindre non plus du côté de la zaouïa el-alawia, déjà pacifiée durablement du temps des… mouches.

Pour les Algériens, Marseille n’est pas n’importe quelle ville. Chez nous, on lui voue une sympathie particulière depuis que feu Gaston Defferre invita en 1962 la secte des Delta, alors en fin d’exercice chez nous, d’«aller se faire réadapter ailleurs». Mais cela suffit-il pour décider les autorités d’un Etat à retenir des choix contraires à ses intérêts nationaux ?

En s’invitant à El-Mouradia, les Marseillais ne donnent pas l’impression de vouloir forcer la main à l’Algérie mais de venir juste défendre leur croute. Légitime ! On ne peut que déplorer l’absence de telles initiatives chez les nôtres ! Marseille ne veut pas suivre la piste incertaine des relations algéro-françaises et sait que «qui part à la chasse perd sa place».

Les Marseillais à qui nous souhaitons bonne chance ne sont pas les seuls à penser à se rendre à Alger. Ils y ont été précédés par l’américain Paul Burkhead, venu lui aussi en ces temps de crise plaider la cause des opérateurs de son pays. Les faux pas français en Algérie, prémédités ou non, font saliver bon nombre de capitales occidentales.

Ainsi, d’ici à la fin de l’année en cours, Alger accueillera, entre autres, deux ministres – Défense et Intérieur – de la Grande-Bretagne avec la perspective d’un contrat d’armement de 5 milliards de dollars, plus d’une demi-douzaine de délégations économiques allemandes avec un intérêt particulier pour le secteur financier et, bien entendu, Silvio Berlusconi, le président de l’entreprenante Italie. Un «bienfaiteur» de perdu, dix de retrouvés, pourrait-on dire !

Par Mohamed Zaâf

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