jeudi 29 août 2013

I Have a Missile

Alors que le monde célèbre les 50 ans du fameux “I Have a Dream” de Martin Luther King, message à la tolérance et aux droits civiques, celui qui serait l’émanation de cette vision, Barack Obama, est en train de devenir celui qui rentrera dans l’histoire avec une autre phrase : “I Have a Missile”.

Car le président américain, prématurément bombardé (excusez du terme) prix Nobel de la paix, aussitôt arrivé au pouvoir en 2008, est en train de nous surprendre dans sa capacité à tirer sur tout ce qui bouge. Ceux qui voyaient en George Bush Junior, l’incarnation du mal personnifié et un va-t-en-guerre compulsif, sont en train de se rendre compte qu’Obama n’est pas manchot dans cet exercice.

Et la prochaine cible de cette guerre Playstation n’est autre que la Syrie. Damas, une des plus belles villes arabes, épicentre de la culture omeyyade, va avoir son lot de Tomahawk et de missiles de croisière. Alors que dans la justice américaine, un accusé est innocent jusqu’à la preuve de sa culpabilité, principe inaliénable du droit, Obama et ses amis, Hollande et Cameron, qui partagent la console de jeu de l’Otan, ont décidé de la culpabilité de Bachar al-Assad dans le “film chimique” qui s’est déroulé en Syrie avant même que les inspecteurs de l’ONU n’aient prouvé, ou pas, sa culpabilité.

Les Syriens, devenus stoïques après des siècles à tirer sur la chicha, savent qu’ils vont être bombardés et se préparent au pire. Les plus optimistes, géopolitiquement parlant, pensent que cette agitation autour de frappes militaires cache le désir de vouloir tester les limites du soutien russe et les contours de la réaction iranienne. L’Arabie saoudite revenue dans le jeu, après le suicide royal du Qatar, veut des frappes autant, si ce n’est plus que… Israël, qui, au passage, a fourni les fameuses preuves bidon contre Al-Assad dans le montage chimique et veut pacifier la région de l’Iran et de sa bête noire le Hezbollah.

Restera alors le bilan guerrier d’Obama, qui aura ordonné durant 5 ans déjà plus de frappes aériennes, plus d’attaques de drones et d’opérations commando que l’ensemble de ses prédécesseurs. On aurait dû s’en douter. En recevant le prix Nobel qui, au demeurant, est un chimiste suédois qui a inventé la dynamite. Obama prouve qu’il adore s’en servir.

Mounir B.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire