jeudi 20 octobre 2011

Khalida Toumi dénonce l'absence d'espaces pour les artistes algériens en Europe

« Notre plus grand problème avec l’Union européenne est de ne pas trouver un espace, quel qu’il soit, pour les artistes algériens. Trouver un espace est de l’ordre de l’impossible », a déclaré, mardi soir, Khalida Toumi, en marge du vernissage d’une exposition de dix‑huit photographes algériens et européens, Alger : regards croisés, au Palais des Rais (Bastion 23) à Alger. Elle a regretté que même les salles d’expositions des édifices publics abritant les institutions de l’Union européenne à Bruxelles et Strasbourg ne soient pas ouvertes aux animateurs de la vie culturelle algérienne.

« Je ne polémique pas. Mais, je peux dire qu’il est plus facile de trouver des espaces pour la culture algérienne aux ÉtatsUnis », a‑t‑elle précisé. Elle a cité l’exemple du Moma (Musée de l’art moderne de New York) où a été reçue dernièrement une délégation de l’Agence algérienne de rayonnement culturel (AARC).

« Si on nous donne des espaces, on fait rayonner la culture algérienne en Europe. C’est un grave problème pour l’Algérie », a‑t‑elle insisté, rejetant l’idée d’un boycott systématique des artistes algériens. « Nous payons nos artistes. Nous prenons en charge leurs frais de voyage. Tout ce qu’on demande est d’avoir des espaces. C’est bien de parler de dialogue. Mais, on ne peut pas dialoguer dans l’abstrait. Il faut des projets concrets. Il n’y a pas mieux que la culture. Je ne pense pas qu’il y ait un dialogue NordSud. Il n’a pas encore eu lieu. Toute la question est de savoir pourquoi », a‑t‑elle ajouté.

A l’ouverture de l’exposition, Laura Baeza, chef de la délégation de l’Union européenne à Alger, a pourtant appelé à renforcer le dialogue entre l’Algérie et l’Europe. « Notre ambition est que notre regard puisse non seulement se croiser mais se rencontrer, pour mieux nous voir, nous comprendre, nous accepter avec nos différences. Ces regards qui se croisent audelà de la méditerranée sont autant de barrières qui s’effondrent et de ponts qui se construisent entre nous afin de mettre à disposition des uns et des autres nos richesses », a‑t‑elle déclaré.

Elle a évoqué la possibilité de présenter l’exposition Alger : regards croisés à Bruxelles en 2012 pour que l’Union européenne participe à la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. A ce propos, Khalida Toumi a révélé que plusieurs projets culturels sont en préparation pour être au rendez‑vous l’année prochaine.

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