mardi 4 octobre 2011

Des prédicateurs de l'ex-FIS lancent une campagne contre les débits de boissons alcoolisées

Ils lancent des appels, valident des fatwas et réactivent leurs réseaux à travers les mosquées. Les anciens prédicateurs de l'ex‑Front islamique du salut (FIS) graciés dans le cadre de la réconciliation nationale se mobilisent aujourd'hui pour la fermeture des débits de boissons alcoolisées en Algérie. « Le nombre des crimes s'est multiplié, les bagarres sont de plus en plus nombreuses (...) et de plus en plus de personnes ont le diabète à cause des magasins de vente de vins et liqueurs », indique ce lundi 4 octobre un communiqué signé conjointement par Abdelfatah Zeraoui Hamadache, membre de la "Campagne mondiale contre l'agression", et El Hachemi Sahnouni, ancien cadre du parti islamiste dissous.
Se présentant comme étant les initiateurs du "Réveil libre des enfants des mosquées d'Algérie", ils encouragent les comités des quartiers populaires à signer des pétitions de protestation et à les déposer auprès des autorités concernées pour exiger la fermeture "définitive" des magasins proposant des vins et liqueurs. Ces derniers sont, pour les auteurs du communiqué, à l'origine de tous les maux de la société algérienne. Ils ont « corrompu notre jeunesse, détruit ses principes et ses valeurs islamiques », insiste le communiqué.
Depuis quelques mois, les descentes punitives organisées par des jeunes des quartiers populaires contre les marchands de vins et liqueurs se sont multipliées. Les patrons de ces commerces sont actuellement nombreux à travailler clandestinement même en ayant toutes les autorisations nécessaires pour exercer. Si certaines évoquent l'islamisme rampant, d'autres pointent du doigt l'absence de l'État qui devrait avoir pour mission de les protéger d'éventuelles représailles.
Le communiqué de Hamadache et Sahnouni fait d'ailleurs étrangement écho aux déclarations du Premier ministre à l'issue de la réunion Tripartite. Questionné par un journaliste sur les conséquences de la fermeture des débits de boissons sur l’emploi, il avait répondu : « combien de postes d’emploi peut-on créer dans un bar ? Un, deux, mais il faut voir combien de cirrhoses (maladie du foie, ndlr), de bagarres on peut trouver dans un bar ». Avant d’ajouter : « les produits alcoolisés qu’on y trouve sont de marques étrangères. Je ne vois pas de production locale à promouvoir ».

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