Ca y est. C’est fait. Il est revenu. Mais je vous entend d’ici me dire qu’il n’est jamais parti pour qu’aujourd’hui il revienne. Oui, Ali Benhadj, jugé, condamné et interdit d’activités politiques, a marché vendredi à Belcourt et y a même tenu un meeting, à côté de la mosquée Kaboul. Benhadj sait que le lieu et la date vont frapper et booster ses troupes faites d’imams intolérants, d’afghans et de sponsors qui sont à l’écoute.
C’est en effet de cette même mosquée (Kaboul) de ce même quartier (Belcourt) qu’il avait initié la marche, considérée comme l’acte de naissance avant-terme du FIS, un certain 10 octobre 1988. En effet, il y a 21 ans, les jeunes Algériens se sont révoltés dans une tornade qui a failli tout emporter sur son passage. Cette colère non canalisée (manipulée selon certains) a été l’occasion inespérée (ou provoquée) pour les islamistes de sortir de la clandestinité et de prendre possession de la rue.
Ainsi, le 10 octobre 1988, Ali Benhadj est à la tête d’une marche “spontanée” qui démarra de Belcourt jusqu’au siège de la DGSN. De la marche, on tire sur la police, qui réplique. On dénombre des morts, parmi eux, Sid-Ali Benmechiche, reporter à l’APS. Ce jour-là, le pouvoir de l’époque avait livré la rue aux islamistes, qui la squatteront durant des années avec la terreur qui leur est propre.
La rue étant revenue à l’Etat, après l’interruption du processus électoral, les islamistes prendront les maquis pour tuer, égorger, violer et massacrer pendant plus de dix années. Vendredi dernier, Benhadj voulait nous refaire le film (revu et corrigé) de la naissance de l’ex-FIS. Le prétexte de soutien à El Aqsa trouvé, il ne lui reste qu’à s’engouffrer dans cette brèche sentimentalo-religieuse pour revenir sur la scène politique.
Il est vrai que, depuis quelques années, sponsors et supporters préparent patiemment le retour du Messie Benhadj. Ce dernier, loin de renoncer à son macabre scénario, prend le temps qu’il faut, aidé en cela par les reniements, les changements de cap et les renoncements de ceux qui gardent malgré tout le label de démocrates républicains.
Par Cherif Amayas
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