dimanche 11 octobre 2009

Chasser le doute

Les Algériens, même les plus optimistes, commencent à se poser la question douloureuse. Cette interrogation secrète et intime : et si on n’allait pas en Afrique du Sud ? Afin que le doute ne s’installe pas, il y a un match à jouer face aux modestes Rwandais qu’on serait bien inspiré de traiter avec respect.

Nous y voilà ! Seuls face à notre destin. Les Verts qui baignaient dans une euphorie grisante doivent remettre le bleu de chauffe. L’Égypte vient de nous rappeler qu’une Coupe du monde se mérite et qu’elle se prépare, aussi bien sur le terrain qu’en coulisses.

Car la prestation indigeste entre l’Égypte et la Zambie ne saurait occulter l’essentiel. Les trois points arrachés par les Pharaons placent l’équipe nationale face à l’équation mathématique qu’on redoutait tous. Il faut aller chercher la qualif dans le chaudron du Caire et, avant cela, faire le plein face au Rwanda.

La victoire de l’Égypte a quelque chose de bon dans la mesure où elle agit comme une piqûre de rappel. Finies, les déclarations triomphalistes et les sombres discussions avant l’heure sur les primes de qualification à la Coupe du monde ! L’heure est à la concentration et à la rigueur. Le moment de se remobiliser psychologiquement et de ne pas entrer sur la pelouse de Blida en ayant les jambes en coton. Mais dans un esprit de conquérants, le même qui nous avait permis de battre l’Égypte et qui, depuis, a considérablement fléchi.

Les Algériens, même les plus optimistes, commencent à se poser la question douloureuse. Cette interrogation secrète et intime : et si l’on n’allait pas en Afrique du Sud ? Afin que le doute ne s’installe pas, il y a un match à jouer face aux modestes Rwandais qu’on serait bien inspiré de traiter avec respect.

Mais la victoire de l’Égypte nous rappelle également que les Égyptiens sont passés maîtres dans l’art de “configurer” un match. Depuis leur défaite face à nous, ils n’ont pas douté un instant. Ils se sont mis à travailler, un peu sur le terrain et beaucoup en coulisses, afin de mettre leur équipe dans les meilleures dispositions. Pas qu’avec des promesses de primes de match pharaoniques, mais en adaptant l’environnement à leur stratégie. Et on ne sera pas étonné qu’au Caire, cet environnement, qui sera incroyablement hostile, ne crée une bulle pour déstabiliser les Verts.

En attendant ce voyage au pied des pyramides, les Verts n’ont qu’à faire le boulot et donner encore de la joie aux Algériens. Car l’Égypte, après sa défaite diplomatique à l’Unesco, a probablement un besoin impérieux de faire de la qualification en Coupe du monde une revanche sur le sort. Histoire de prestige d’État. Et sur ce plan, on espère que l’Algérie a également un prestige à défendre.

Par : Mounir Boudjema

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