Par Hakim Laâlam
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Afrique. Coopération bilatérale. L’Algérie efface la dette du…
… Rwanda !
La tendance est de plus en plus lourde, et elle ne semble pas inquiéter outre mesure. Sur la place publique, et non plus seulement par doses homéopathiques, mais à gros bouillons, des ministères, parfois à leur plus haut niveau, sont cités dans d’énormes affaires de corruption, de pots-de-vin faramineux et de comportements mafieux. Le ministère de l’Agriculture, ancienne mouture, celui de la Santé, actuelle mouture, celui de la Poste, celui des Travaux publics, et encore ce week-end celui des Transports. Ouvertement, avec force détails, l’Algérienne et l’Algérien découvrent, moyennant 10 DA l’Etat corrompu et corrupteur. Nous ne sommes plus là, juste en face d’un gros homme d’affaires, un privé qui a traficoté du saint de Dieu avec un méga-crédit qui lui a été accordé par une banque publique. Non ! Là, il s’agit bien de l’implication directe d’un des maillons essentiels de la chaîne de commandement gouvernemental, un ministère, dans la pratique maffieuse. Je m’étonne d’ailleurs au passage que les petits chatouilleux du nationalisme et du patriotisme porté en bandoulière, les Lucky Luke d’habitude si prompts à dégainer contre un article ou une interview qui porterait, selon eux, atteinte aux valeurs de l’Algérie et à ses symboles, dont le drapeau, n’aient pas réagi face à ces scandales à répétition qui s’amoncellent sur la place publique. Je leur rappelle juste qu’un ministère, c’est d’abord cette bâtisse officielle, appendice important de la souveraineté nationale installé en ville, donc supposé être proche des citoyens et toujours surmonté d’un emblème national. Celui-là même que nous serons fort nombreux à brandir demain à l’occasion d’un match de football. Alors ? Pourquoi n’y a-t-il aucun communiqué enduit, gorgé, imbibé de vitriol de la part des gardiens de «la propreté nationale » ? Bonté divine ! Il s’agit de wizarates ! De ministères ! Et pas de la petite supérette de quartier qui aurait truandé sur ses instruments de pesée afin de gagner quelques centimes sur chaque kilo de sucre vendu. En ce moment même, l’Etat, dans son démembrement ministériel, est en représentation publique de trafics en tous genres et de faits de corruption énormes. Bien sûr que cela existait auparavant. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est la médiatisation minutieuse de ces vilénies. Les officiels ont pour habitude facile et commode de reprocher à la presse de ne pas enquêter, de faire dans le commentaire. Et là ? La presse enquête, relate les scandales qui transpirent violemment des murs des ministères. Elle raconte sur des pages entières comment même nos pauvres thons n’échappent pas à l’appétit des requins. Elle dit comment les marchés en adjudication publique se jouent et se concluent dans les arrière-salles. La presse donc, globalement, fait son boulot. Kicé qui fait pas le sien ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
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