lundi 19 octobre 2009

Quand le dollar soutient le pétrole

Le prix du baril de pétrole brut américain a clôturé vendredi dernier à 78,53 dollars. Le gain par rapport à la semaine dernière a été de plus de 7 dollars. Le brent de la mer du Nord a connu le même mouvement de hausse en terminant à 76,99 dollars vendredi, soit un gain de 10 dollars en une semaine.

Cette poussée en a surpris plus d’un. En effet, si les prix ont connu une moyenne d’environ 52 dollars durant le premier semestre, perdant ainsi 50% par rapport à la moyenne de l’année 2008, les meilleures prévisions pour l’année 2009 ne dépassaient pas les 60 dollars le baril. Le marché a durant de nombreux mois refusé de baisser la valeur du pétrole malgré la faiblesse de la demande mondiale de pétrole et l’état important des stocks.

Il a entamé le second semestre avec beaucoup de volatilité. Mais il a été rassuré par la volonté des gouvernements de faire face à la crise par les injections d’argent pour sauver le système bancaire et relancer le crédit.

Le maintien de la croissance à un bon niveau en Chine et en Inde a soutenu à la fois la demande en pétrole et les prix. Le ralentissement de la contraction de l’économie dans les pays de l’OCDE a fait entrevoir la possibilité d’une reprise, surtout pour l’économie américaine, vers la fin de l’année.

Le baril de pétrole qui était aux alentours des 50 dollars a fini par se hisser au fil des semaines au-dessus des 60 dollars pour tester enfin les 70 dollars. La révision à la hausse des prévisions de la demande mondiale de pétrole pour les années 2009 et 2010 faites aussi bien par l’Agence internationale de l’énergie que par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a stabilisé le prix autour des 70 dollars. La chute encore plus prononcée du dollar a aidé le baril de pétrole à brûler les étapes pour se rapprocher des 80 dollars en une semaine.

L’importante hausse a touché l’ensemble des matières premières comme l’or, le café, l’argent, le platine, le palladium... Les matières premières sont devenues un véritable refuge pour les investisseurs qui veulent éviter d’être pénalisés par la chute du dollar.

Les titres du Trésor ne trouvent pas facilement preneur et beaucoup de pays sont en train de diversifier davantage le placement de leurs réserves. La politique suivie par la Réserve fédérale pour lutter contre la récession devrait maintenir en l’état la situation avec un taux d’intérêt proche de zéro et une baisse de l’attractivité du dollar.

Pour l’instant, les Etats-Unis profitent d’un dollar faible en soutenant leurs exportations et résistent aux pressions de leurs partenaires. Mais dès que la reprise sera là, la Réserve fédérale sera obligée de relever les taux d’intérêt et par conséquent renforcer le dollar. Tant que le dollar restera faible par rapport aux autres monnaies, le prix du pétrole sera élevé.

Par Liès Sahar

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire