Réponse destructrice. Voici la riposte à laquelle doivent s'attendre les «soldats de Dieu», l'organisation sunnite armée qui a réussi à frapper un grand coup contre les gardiens de la révolution, l'armée religieuse iranienne aux ordres du guide suprême, Ali Khamenei.
Cinq de ses commandants ont péri dans cet attentat-suicide qui n'a pour objectif que de semer la zizanie entre communautés sunnite et chiite et, par extension, déstabiliser le pouvoir à Téhéran après que celui-ci ait pu sortir indemne suite au passage de la vague verte.
Soldats ou fous d'Allah, méritent-ils le châtiment suprême pour avoir attenté à la sûreté de l'Etat islamique ? Pas seulement pour des raisons internes, les fauteurs de trouble sont considérés comme des éléments à la solde de l'oppression mondiale, une alliance que formerait l'Amérique et son allié britannique.
Chez les mollahs, la certitude est grande, ce sont les Etats-Unis qui se tiennent derrière ce crime à la frontière irano-pakistanaise.
En conséquence, le peuple iranien a tout à fait le droit de ne pas croire en les promesses de changement du président Obama.
Il se serait même brûlé la main qu'il aurait fait semblant de tendre à la République islamique d'Iran. Car, à s'en tenir aux conclusions hâtives du gouvernement d'Ahmadinejad II, l'animosité US à l'égard de l'ancienne Perse demeure immuable. C'est dire que les répercussions sur la réunion, dite de la dernière chance, entre les envoyés spéciaux de Téhéran et le groupe des «Six» sur le nucléaire iranien risquent de s'avérer négatives.
Il est même stérile de négocier avec une partie que l'on accuse d'avoir délibérément fomenté un plan déstabilisateur. Niant toute implication dans l'attentat qui a frappé la province sunnite, l'administration démocrate accusera-t-elle à son tour l'Iran de brandir ce «parfait alibi» pour se soustraire à ses obligations internationales ?
Ce qui signifie que ses représentants vont finir par quitter la table des négociations du fait que le régime iranien estime que l'accès au nucléaire civil comme droit indéniable ?
A quelques heures de rediscuter point par point l'offre iranienne, le porte-parole de l'agence iranienne de l'énergie atomique a remis les pendules à l'heure. Acheter du combustible à l'étranger et se le faire livrer à domicile ne veut pas dire que l'Iran va geler ses activités d'enrichissement sur son territoire national.
La messe est dite en farsi. Le président Obama, qui lie à présent sa décision à renforcer les troupes US en Afghanistan à la fiabilité du prochain gouvernement à Kaboul, va devoir se munir d'une combinaison anti-incendie. Même s'il vient à se brûler les deux bras, l'Iran ne renoncera pas à ses ambitions nucléaires.
L'Etat hébreu, qui aurait semé des explosifs au Sud-Liban, se dépêchera de décorer ses agents du Mossad pour la perspicacité de leurs rapports.
Chapeau bas de la part de leurs collègues américains qui attendent le retour de responsables US partis en éclaireurs au Pakistan, au lendemain du début de l'offensive anti-talibans. Bien que le grand ménage au Sud-Wazaristan s'annonce long et périlleux, les voisins iraniens commenceraient déjà à s'en méfier.
Par Anis Djaad
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire