L'Europe des Vingt-sept continue de baigner dans du lait… caillé. S'il a été d'un grand secours pour le bon fonctionnement futur des institutions européennes, le «oui» irlandais ne semble pas près de remettre définitivement l'Union sur les rails.
L'euroscepticisme de certains dirigeants est si patent que le bloc communautaire va encore tourner au ralenti. Parmi eux, le Britannique David Cameron qui se cherche toujours une crédibilité auprès des siens. En attendant de convaincre les Torries, c'est le Président tchèque, Vaclav Klaus, qui fait voir à l'Europe des vertes et des pas mûres.
A tel point que le Premier ministre suédois, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union, voit tout rouge. Alors que sa voisine polonaise n'a pas rechigné à signer le traité de Lisbonne, la République tchèque fait durer le plaisir. Soutenu ni par ses concitoyens ni par sa majorité, Vaclav Klaus a émis une nouvelle condition avant de parapher le traité simplifié.
Il veut ajouter deux petites phrases en bas de page, la charte des droits fondamentaux n'est pas si parfaite. Probablement, moins avantageuse à son goût.
Il ne pourra pas tenir longtemps, parie-t-on à Bruxelles, l'avenir de l'Europe ne tient pas au bon vouloir d'un seul homme. Surtout que le peuple tchèque a décidé démocratiquement d'épouser les thèses européennes telles qu'elles figurent sur le texte simplifié, trop libéral soit-il.
L'Union peut donc continuer de chercher la perle rare, le premier «président» européen à temps plein. Se trouvera-t-il un rival sérieux qui renversera la domination par le Britannique Tony Blair de cette course de fond ? Le bouillonnant Silvio Berlusconi aurait pu jouer les premiers rôles depuis la levée de son immunité par la Cour constitutionnelle mais Il Cavaliere est tenace.
En plus de se moquer de tout ce que peut dire le chef de l'Etat italien, il est résolu à ne pas jeter son tablier de président du Conseil.
En clair, le «justiciable dans la ville» n'envisage pas de retraite anticipée même si son emploi du temps risque de sévères chamboulements. S'il venait, bien sûr, à comparaître devant ses juges pour un tas d'affaires qui le concerne. La plus attendue, celle de l'avocat britannique David Mills auquel il aurait versé des commissions en échange de faux témoignages.
Après des scandales sexuels en cascade, les scandales financiers auront-ils raison du sulfureux Cavaliere ? A Rome, les éditorialistes n'en finissent plus de noircir les colonnes.
La botte serait en train de prendre de l'eau, la décision de la Cour constitutionnelle va devoir répondre de «ses» conséquences déstabilisantes. Des législatives anticipées à l'horizon alors que le vent continue d'être favorable aux socialistes européens ?
«Heureusement que Berlusconi est là sinon l'Italie serait aux mains de la gauche.» On aurait pu attribuer ces propos à l'un de ses fervents partisans.
Sauf qu'ils sont de Berlusconi qui aime tant parler de lui à la troisième personne. Ce, quand il ne s'amuse pas à rire du «bronzage» du couple présidentiel américain. Dans deux à trois, le temps que la machine judiciaire se remette en marche, ses adversaires politiques n'auront qu'une maxime à la bouche : «Rira bien qui rira le dernier.»
Par Anis Djaad
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