Deux femmes sahraouies ont été brutalisées, déshabillées et photographiées à poil dans la rue parce qu'elles avaient rendu visite à cinq compatriotes militants des droits de l'homme, refoulés par les autorités coloniales marocaines lundi dernier de Bir Kanduz, à la frontière mauritano-sahraouie, alors qu'ils comptaient se rendre en Mauritanie et qu'ils étaient en possession de leurs documents de voyage.
Brutaliser la femme sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental est un geste qui tend à se banaliser, comme le prouve le double assassinat sauvage commis récemment sur une autochtone et sa fille. Sans mobile apparent ! Comme si brutaliser la femme était inclus dans les protocoles de la noblesse chevaleresque marocaine. Quelle différence entre le statut de la femme dans les territoires occupés et celui dont elle jouit dans les camps de refugiés de la Hamada de Tindouf ?
Et que ressentent les Souilem et autres Khalihelhoum lorsqu'ils apprennent qu'un occupant marocain tout ce qu'il y a de "haggar" a brutalisé, déshabillé dans la rue et photographié une sahraouie sur le sol sahraoui ? S'ils ne ressentent rien face à cette humiliation des plus raffinées c'est qu'ils méritent amplement le grade de "sous-hommes" donné par Georges Frèche aux harkis, leurs équivalents d'Algérie.
En réalité, l'odieuse attitude des forces marocaines venait couronner la vague de répression qui touche les territoires occupés depuis l'arrestation d'Ali Salem Tamek et de six autres activistes sahraouis des droits de l'homme, dans la journée de jeudi dernier à leur descente d'avion à l'aéroport de Casablanca. Tamek et ses compagnons revenaient d'un voyage qui les avait conduits aux camps de refugiés de Tindouf et dans les territoires occupés, avant de se rendre à une rencontre à Alger pour y témoigner des petites misères que vivent au quotidien les Sahraouis sous occupation.
Des vérités que le Maroc ne veut pas entendre dire. Et puis, que peut dire Tamek de plus que Lemrabet n'a dit. Au point qu'on se demande qui a vraiment dénudé l'autre dans l'affaire ? Ne sont-ce pas les Tamek et les femmes brutalisées qui déshabillent le trône devant tout le monde ?
Par Mohamed Zaâf
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