Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Le président tunisien limoge son ministre de la Communication.
Et alors, kessekeçachange ?
Mordu de foot, je voulais lire hier tout ce qui s’est pondu comme avant-papiers sur la rencontre Algérie — Rwanda. Et c’est avec un encart publicitaire que je suis finalement sorti de mes lectures ! Un quart de page de l’Anep, la Régie nationale de pub. Diffusé dans plusieurs quotidiens et portant le numéro 780621, ce placard publicitaire intitulé «Avis aux plaisanciers» invite fermement les propriétaires d’embarcations amarrées au port de plaisance de Sidi-Fredj de bien vouloir régulariser leurs situations administrative et financière avant un mois, sinon, menace le communiqué, «il sera procédé à la mise en fourrière de toute embarcation ne remplissant pas cette condition». L’entreprise de plaisance de Sidi-Fredj précise, en outre, qu’elle ne pourra être tenue pour responsable en cas de détérioration ou de dommages subis lors du transfert des embarcations vers la fourrière. Interloqué, j’ai alors pianoté sur le clavier de mon mobile. Renseignement pris, il s’avère que dans ce port de plaisance, comme dans beaucoup d’autres ports de plaisance du pays, il y a quantité de propriétaires de bateaux dont certains fort luxueux qui n’ont pas mis les pieds dans leur embarcation ni ne se sont pointés sur les lieux de l’arrimage depuis des mois, voire dans certains cas plus d’un an. Et allez savoir pourquoi, là, à ce moment précis, mon esprit rotors — je vous l’accorde — est allé se remémorer ces chiffres extraits d’enquêtes et de rapports très sérieux et très récents qui classent l’Algérie en «bonne position » dans le hit de la précarité et qui soulignent au rouge l’avancée rapide de la pauvreté dans nos murs. Fracture ! De ces fractures que le plus virtuose des chirurgiens orthopédistes renoncerait à raccommoder. Car comment espérer raccommoder entre des Algériens pourris de fric qui en oublient jusqu’au fait qu’ils ont amarré depuis des mois des yachts au port de Sidi- Fredj et d’autres Algériens qui vivent aujourd’hui encore, au milieu du mois d’octobre des restes des couffins du Ramadan emmagasinés au congélo ? C’est impossible ! Physiquement impossible. Les angoisses ne sont pas les mêmes. Là où les uns oublient qu’ils ont «stationné» des bateaux coûtant la peau des fesses talquées, d’autres embarquent sur des coquilles de noix pour fuir. Les mêmes ports, peut-être, mais pour deux Algéries. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
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