Lorsque dans notre enfance nous acculions nos parents par nos demandes extravagantes, ils nous faisaient marcher avec une kedhba beidha, littéralement un mensonge blanc. Un mensonge, certes, mais noble par ses objectifs. Lors d’un récent point de presse à l’hotel Palace de Tébessa, l’ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, évoquait des relations algéro-françaises qu’on disait au creux de la vague et affirmait avec sa belle assurance de diplomate : «Nos relations sont bonnes.»
Plus près, M. Mourad Medelci, notre ministre des Affaires étrangères, démentait tout ce qui avait été dit et écrit sur les nuages qui assombrissaient les relations entre Alger et Paris. «Les relations entre l’Algérie et la France sont extrêmement importantes et l’on travaille à leur amélioration», disait-il à l’APN, révélant dans la foulée qu’il avait rencontré longuement son homologue français Bernard Kouchner.
Le même jour, une source gouvernementale «confirmait» à notre confrère londonien El Qods El-Arabi que les autorités algériennes étaient «mécontentes» de Paris et que Bouteflika lui-même était fâché par ses attitudes provocatrices. M. Driencourt aura beau charger les médias français et dire que ce sont eux qui ont gonflé l’histoire de Tibhirine, il lui faudra admettre que c’est Sarkozy en personne qui relança l’histoire avec des insinuations aussi performantes que le Rafale.
L’autre sujet qu’Alger n’arrive pas à mâcher et encore moins à avaler c’est la décision de soumettre les voyageurs algériens à destination de la France à des interrogatoires sur des sujets d’ordre privé. Comme si tous les interrogatoires conduits pendant plus d’un siècle par les Aussarresses et consorts n’arrivaient pas encore à assouvir les instincts si distingués de nos ex-«bienfaiteurs».
Maintenant, si provoquer Alger devient pour Paris un acte banal, cela devient chez nous insupportable. D’autant que la France ne se contente plus de défendre ses seuls intérêts et qu’elle tente d’adjoindre Israël dans ses ventes concomitantes. Aux dernières nouvelles, elle comptait nous fourguer des frégates avec du sang sioniste dans les veines. Comme si l’on voulait nous vendre du porc sous le label… halal.
Par Mohamed Zaâf
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