Le monde est ainsi fait qu’on retrouve autant, sinon plus, d’efforts et d’ingéniosité déployés par les forces du mal que celles du génie humain investi dans le bien de l’humanité. Il est évidemment exagéré de qualifier de «forces du mal» ces pickpockets et autres spécialistes du vol à la tire. Souvent, leurs trouvailles, leurs astuces et stratagèmes pour soutirer qui un portefeuille, qui une montre, avec une dextérité de prestidigitateur, pour condamnables qu’elles soient, par la loi et par les victimes, n’en forcent pas moins, parfois, l’admiration.
A chaque fois, on les retrouve étalant des trésors d’inventions, pour tromper à la fois les pauvres quidams qui se font voler, et les policiers et autres fins limiers qui sont à leurs trousses et les pistent au détour de chaque larcin, dans l’espoir qu’il ne soit pas commis. Il serait fastidieux de répertorier toutes les techniques, qui évoluent au fil du temps et s’adaptent à la population ciblée, aux objets à voler.
Mais trêve de permissivité, ici s’arrête l’admiration, qui aurait été compréhensible s’il s’agissait de fiction, alors que c’est la triste réalité. Il s’agit de délinquants, petits certes, mais non moins bandits. Leurs victimes sont malheureusement souvent des femmes et même des vieilles sans défense. Pire, ces pickpockets s’attaquent à des personnes humbles et pauvres, qui fréquentent des endroits populaires et des espaces publics comme les arrêts de bus, les marchés et autres endroits où les nécessiteux s’entassent par… nécessité et par économie.
Il faut dire également qu’ils ne sont pas aussi inoffensifs qu’ils n’en ont l’air et qu’ils sont souvent organisés en gangs, allant jusqu’à vendre à des bandes rivales des terrains de «travail». Il faut dire aussi qu’ils continuent à sévir non pas à cause de l’impunité, mais parce que personne ne réagit, soit par peur de représailles immédiates, soit par la mentalité de «takhti rassi». Le pire, c’est que le vol à la tire n’est qu’un premier palier vers le grand banditisme. Alors, autant étouffer l’embryon dans l’œuf, avant qu’il ne se transforme en monstre.
N.S.
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