La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton «a renouvelé lundi soir à Marrakech le soutien des Etats-Unis à la position marocaine sur la question du Sahara occidental», nous annonçait une dépêche de l’AFP datée de Marrakech. Bien que nous soyons encore distant du 1er avril, la date qui sied le mieux à ce genre de scoop. Contaminé par la MAP ? «Plus royaliste que le roi», pourrait-on dire quand on connaît les propos exacts de Mme Clinton lors de sa conférence de presse et dans une interview à la MAP.
En professionnelle de la propagande et de la manip, la MAP connaît les limites de sa crédibilité. Elle a préféré cette fois déléguer ses dons et se décharger sur une voix réputée correcte. Mais qu’a dit effectivement Mme Clinton ? «Il est important pour moi de réaffirmer que la politique américaine concernant la question du Sahara occidental n’a pas changé», avait-elle affirmé. D’une éloquence notoire Mme Clinton n’a parlé ni de Sahara marocain ni de provinces du sud mais de Sahara occidental, territoire reconnu non autonome, qui reste en Afrique le dernier à décoloniser, mais qui a été totalement éjecté des accords économiques signés entre les Etats-Unis et le Maroc.
Si Mme Clinton entendait vraiment exprimer le soutien américain au projet moribond de l’autonomie, son vocabulaire est assez riche pour trouver les mots justes qui le disent sans laisser de place aux interprétations complaisantes. Certes, elle parle d’un plan amorcé sous Clinton. Or, à ce moment, le monde ne connaissait ni Mohamed VI ni son projet d’autonomie. Le monde connaissant le plan Baker qui prévoyait une autonomie d’environ cinq ans avec au bout un référendum d’autodétermination.
Le journaliste de l’AFP devrait connaître tout cela. «On a dû lui faire bouffer des choses à Marrakech. On est fort pour ça là-bas. Tout le monde sait qu’on excelle dans la chaa’wadha», me disait un confrère surpris lui aussi par l’insidieuse dépêche. Quoi qu’il en soit, la déclaration de Mme Clinton semblait ravir M. Mohamed Salem Ould Salek, le chef de la diplomatie sahraouie, puisqu’elle traduit «le respect des Etat-Unis du droit de tous les peuples à leur autodétermination», estimait-il sur les ondes de la Chaîne I nationale. Hilar…ant, non ?
Par Mohamed Zaâf
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