La crise financière internationale aura imposé ses lois au point où même les pays les plus développés, où l’économie de marché est bien ancrée, ont adopté des politiques protectionnistes.
“C’est aux investisseurs étrangers de se conformer aux lois du pays d’accueil et non le contraire” ; cette déclaration d’un ambassadeur en poste en Algérie résume l’intérêt du marché national en termes de profits pour les multinationales qui s’y sont installées. Ils sont visiblement rares les représentants des chancelleries à partager ce point de vue.
Depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire qui a chamboulé l’ordre établi grâce à l’embellie pétrolière et qui permettait à certaines multinationales de pomper l’argent, les opérateurs étrangers observent une attitude des plus mitigées, adoptant même un ton menaçant sur un éventuel retrait de leurs entreprises ou de la limitation de leur niveau d’investissement en Algérie.
Pour garantir l’équilibre macroéconomique du pays, le gouvernement algérien a décidé de serrer les vis et d’asseoir une politique d’austérité dès lors que les revenus pétroliers ont baissé de moitié et que les prévisions pour les deux ans à venir ne sont pas teintées d’optimisme.
La crise financière internationale aura imposé ses lois au point où même les pays les plus développés, où l’économie de marché est bien ancrée, ont adopté des politiques protectionnistes. Alors comment peut-on reprocher à l’Algérie des mesures que les gouvernements occidentaux ont prises dont certaines sont qualifiées même d’anti-économiques et dont l’objectif principal était de limiter des licenciements massifs de travailleurs ?
L’Algérie, qui ne pouvait pas faire moins que les autres, vu que son économie continue de dépendre du prix du baril, a mis en œuvre une série de décisions qui, au-delà de leur aspect conjoncturel, ont redéfini le cadre légal de l’investissement étranger et encouragé les producteurs locaux dans leurs projets.
Mais les opérateurs étrangers, qui ne sont d’ailleurs pas nombreux à avoir créé une plus-value économique, se contentant dans la quasi-majorité des cas d’importer et de vendre leurs produits en Algérie, ont commencé à tirer à boulets rouges sur le gouvernement de crainte, bien entendu, que la loi de finances de 2010 ne soit le prolongement de la LFC 2009. Et c’est là où se situe l’enjeu des pressions que subit aujourd’hui l’Algérie.
Par : Salim Tamani
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