En ces temps d’intempéries qui ont causé d’importants dégâts matériels et des pertes en vies humaines à travers plusieurs régions du pays, les citoyens sont confrontés à d’autres problèmes rendant leur quotidien encore plus difficile. Après les maisons inondées et fissurées par les eaux, les routes bloquées par la boue ainsi que toutes les conséquences désastreuses dues à la mauvaise gestion de telles situations par les responsables, le citoyen se retrouve face à la corvée du couffin. Oui, remplir le panier de fruits, de légumes et d’autres denrées alimentaires nécessaires est devenu un véritable casse-tête pour le consommateur. Cette tâche est de plus en plus rude.
A peine sorti de la triple épreuve du Ramadhan, de la rentrée scolaire et de l’Aïd, le citoyen, qui croyait que la flambée des prix allait s’atténuer un tant soit peu (en réalité les prix restent élevés tout au long de l’année par rapport aux capacités financières des salariés) se retrouve encore une fois face au diktat des commerçants. Deux semaines après la fin du mois sacré, les prix sont toujours au sommet. On se croirait encore pendant la première semaine du Ramadhan, marquée habituellement par des prix fiévreux. Comment expliquer cette montée vertigineuse des prix et surtout comment la freiner ?
C’est bien beau de dénoncer ce phénomène récurrent, ce qui est fait à tous les niveaux, mais il serait plus utile de passer à d’autres étapes et de rechercher les solutions de manière à soulager le citoyen. Il serait d’autant plus urgent d’arrêter de se rejeter la responsabilité comme ont l’habitude de le faire les départements de l’agriculture et du commerce.
«C’est toute la problématique de la régulation que nous essayons de mettre en place pour régler le problème.» C’est en ces termes que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a expliqué hier cette flambée sur les ondes de la Chaîne III. Qu’apporte de plus le ministre par rapport aux explications fournies à chaque épisode de la flambée ? Rien, sinon accuser encore une fois le ministère du Commerce d’être responsable de cette hausse.
Mais, le ministre a fini par reconnaître : «Le prix reflète le comportement de tous les acteurs.» Ces acteurs sont nombreux. Les mandataires, les grossistes et les détaillants sont montrés du doigt. Mais les producteurs font également partie de ces acteurs. En d’autres termes, la défaillance est au niveau de tous les maillons, lesquels devraient être contrôlés de manière rigoureuse pour réduire cette flambée et réguler le marché.
Le ministre de l’Agriculture l’a bien reconnu : «60% des prix sont constitués des marges entre les producteurs, les grossistes et les détaillants.» 60%, c’est important mais surtout lourd à supporter par le consommateur. On ne le répétera jamais assez, la régulation du marché ne doit pas être l’apanage d’un seul secteur mais de tout un gouvernement. La responsabilité est partagée. Car le problème est intersectoriel contrairement à ce qu’on essaye de faire croire. Les conditions sont donc à assurer à tous les niveaux et de manière concertée.
Par Samira Imadalou
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