L’Algérien moyen, c’est-à-dire celui qui n’a pas les moyens de résoudre le moindre petit problème qui se pose à lui, (ou qui n’a pas de piston, pour être clair, franc et limpide), a toujours connu deux problèmes récurrents depuis qu’il a eu la malchance de faire un atterrissage forcé sur cette terre bénie pour certains, pour ceux qui sont nés uniquement sous la bonne étoile, celle qui n’est visible que les jours de pleine lune, quand tout le monde dort, abruti, par tous les soporifiques ingurgités depuis l’été de la discorde.
Ces problèmes connus et reconnus, rabâchés sans cesse sur toutes les tables de négociations, sur tous les cahiers de doléances, sont évidemment le logement et le transport. Nous ne parlerons pas du logement puisqu’il est écrit sur les tablettes de la destinée que nos responsables éclairés n’ont pas encore trouvé ni la formule magique ni la pierre philosophale pour résoudre la quadrature du cercle vicieux formé par l’implacable dialectique de l’explosion démographique et de l’industrie du bâtiment.
Et puis, comme à chaque période, la construction de logements pose un problème nouveau (un jour on donnera la priorité à l’investissement industriel, un jour il y aura pénurie de maçons, ou de rond à béton; un autre jour c’est la tension sur le marché du ciment qui provoquera ou l’arrêt des chantiers, ou le report des remises des clés aux calendes grecques ou la faillite frauduleuse de quelques entreprises fantômes bénéficiaires de marchés douteux...). Il est inexplicable qu’un secteur comme celui-ci rencontre autant de problèmes ligués contre la qualité de la vie de citoyens. Et je ne parle pas de la disponibilité des assiettes foncières!
Quant au transport public, c’est un tout autre problème. Il va l’amble avec celui du logement: l’exode rural ayant vidé les campagnes pour remplir les villes, les responsables politiques ont cru bon de nationaliser ces services au point que les entreprises de transport étaient devenues de lourdes machines bureaucratiques qui avaient tendance à laisser le voyageur sur le bord de la route: des bus pleins à craquer, des cars vides qui passent sans respecter les arrêts obligatoires, les pannes répétées, l’insolence des agents de service, le pauvre client aura connu tous les revers des difficultés non inscrites sur le ticket de voyage.
Mais il faudra reconnaître que la libéralisation de ce secteur qui, sous d’autres cieux, monopolise toutes les attentions des gouvernements et des intervenants économiques, n’a pas arrangé les choses de ce côté de la Méditerranée. Le comportement purement mercantile de certains transporteurs, l’anarchie régnant dans ce secteur ont vite provoqué l’ire des clients qui s’estiment malmenés.
Mais, qu’on se rassure. La grève des transporteurs prévue pour le 27, ne visait pas une amélioration des conditions de transport et de la qualité du transport, mais à barrer la route à certains gros poissons qui arrivent sur un marché déjà saturé.
Mais ceux qui sont confortablement installés dans un système de rente, où l’accueil et le traitement du voyageur sont des plus aléatoires oublient que le secteur du transport, comme celui de toute activité économique dans un système capitaliste, est soumis à l’impitoyable loi de la jungle: le gros mange le petit et l’on s’achemine inexorablement vers une accumulation de capitaux et de moyens. A quand le monopole de certains privés?
Selim M’SILI
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