samedi 29 août 2009

Au moins, enseignez la discrétion à vos enfants !

Plusieurs chantiers archéologiques en cours en ce moment à Alger. Place des Martyrs, des pièces ottomanes mises au jour. Et à El-Mouradia, une découverte exceptionnelle !

Des dinosaures en excellent état de conservation


Effectivement, Monsieur le ministre ! Dans cette Algérie-là, celle qui se donne en spectacle dans les journaux du pays ces dernières heures, il n’y a pas de pauvres. Quand je lis, écrit noir sur blanc sans que cela soit démenti, que «le fils d’un ministre algérien en exercice a été arrêté à Genève, en Suisse, au volant d’une grosse voiture de luxe pour conduite dangereuse», et qu’aux policiers suisses qui demandaient à ce fiston de ministre d’expliquer comment il était en possession de 20 000 euros en liquide, il leur aurait rétorqué : «C’est mon argent de poche !», alors oui, mille fois oui, Monsieur Ghoulamallah, cette Algérie-là, celle des balades genevoises à bord de limousines lestées de 20 000 euros ne connaît pas la pauvreté.

Comment pourrait-elle connaître la pauvreté ? Et quel est ce salaire de ministre algérien – mahma kan ce ministre — qui permettrait à son fils de rouler carrosse à Genève et de détenir un pécule, un argent de poche équivalent à… 200 mois de salaires pour un smicard payé à 12 000 DA mensuels ? J’en appelle aux comptables, aux amateurs d’additions et de multiplications et j’en appelle surtout à la raison : comment est-ce possible ?

En vérité, vous aviez raison Monsieur le chargé du culte ! Et j’avais tort de vous faire le reproche de ne pas voir la pauvreté. A l’impossible, nul n’est tenu ! Biologiquement, physiquement, épistémologiquement, structurellement, logiquement, mentalement, philosophiquement, anatomiquement, cellulairement, épidermiquement, vous ne pouvez pas voir, percevoir, la pauvreté en Algérie.

C’est d’autant plus vrai que les limousines genevoises ont cette fâcheuse tendance à abriter les fils à papa derrière des vitres teintées. Et il faut, de temps à autre, le sérieux, le professionnalisme de petits policiers suisses pour que les teintes s’estompent et que la laideur de cette Algérie imperméable à la pauvreté apparaisse furtivement. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam

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