Un chercheur algérien a récemment rendu public certaines statistiques pour le moins édifiantes, concernant les victimes de la tragédie nationale. Ainsi, il y aurait aujourd’hui chez nous quelque 40 000 orphelins de pères, 7000 enfants de terroristes et 3000 femmes enlevées. Des chiffres qui disent mieux que tous les discours les stigmates de cette époque tourmentée qu’a vécue et que continue de vivre sporadiquement l’Algérie.
Autant de personnes qui payent le prix lourd à cette réalité, autant de citoyennes et de citoyens dont le destin tragique ne peut que nous interpeller, tous, nous autres qui feignons de ne rien voir et qui aimerions bien oublier tous ces damnés auxquels un destin cruel a joué un bien mauvais tour. Pourtant, ces victimes véritables de la tragédie nationale qui n’en finit pas de finir, sont là et leur sort nous interpelle plus que jamais.
En effet, et bien que l’Etat s’occupe du mieux qu’il peut de leur prise en charge, la question de leur insertion sociale se pose avec acuité, notamment en ces temps de récession et de «serrage de ceinture» généralisé. Il ne serait pas évident pour chacune de ces milliers de victimes de s’en sortir et elles auront probablement besoin d’un suivi de tous les instants, si on veut les aider à éviter de tomber dans l’ornière à laquelle elles semblent être irrémédiablement destinées.
Autrement, leur drame serait décuplé, notamment tous ces enfants orphelins qui seraient ainsi autant de bombes à retardement collées au corps de la société toute entière. Le dossier de ces victimes innocentes de la fureur terroriste, doit être traité avec toute l’attention nécessaire et les décisions les concernant prises avec soin et discernement, histoire de mettre toutes les chances de leur côté et leur assurer un avenir qui puisse les dédommager de leurs malheurs. C’est un devoir que chaque Algérien doit porter dans son cœur, surtout tous ceux, de plus en plus nombreux, qui ont traversé la décennie rouge les doigts dans le nez et son nul dommage, même pas collatéral.
Il serait temps, en effet, que s’éveillent quelque le sens de la compassion et l’altruisme désintéressé au sein de l’élite aisée du pays qui, au regard de ce que la majorité du peuple vit ces dernières années, serait bien inspirée de s’intéresser à tous ceux parmi leurs compatriotes qui n’ont pas eu autant de chance qu’eux dans l’aventure, en s’investissant dans la prise en charge financières de certaines des dépenses les concernant et en sponsorisant les centres spécialisés qui les hébergent, voire davantage pour les plus décidés.
Sans cet effort partagé par toutes les âmes charitables et généreuses du pays, il n’est pas sûr que les enfants et les femmes laminés par le terrorisme barbare puissent gouter un jour à une existence tranquille sur le sol du pays qui leur a donné le jour…
Reda A.
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