Igoujdal, ce village berceau de la résistance contre le terrorisme, c’est déjà si loin. Parce que, depuis, la résistance a cédé le pas à l’abdication. Et c’est pour cela, en partie, que le terrorisme reprend du poil de la bête, au point de vouloir embraser une grande ville comme Annaba. En attendant de se redéployer à Alger, un rêve qu’il ne cesse de caresser. Il est vrai que grâce aux concessions sans fin accordées à l’islamisme politique, et donc au terrorisme, celui-ci a des raisons de se rebiffer. Pendant ce temps, face à ces mêmes concessions, la résistance ne pouvait continuer indéfiniment à… résister.
Et pourtant, comme au début des années 1990, c’est le terrorisme lui-même qui, parce que n’obéissant à aucune éthique ni morale, et ne s’encombrant, par conséquent, d’aucune ligne rouge, serait en train de pousser la population à renouer avec la résistance.
Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on. Une semaine après qu’un jeune des Aït-Ouacif a refusé de se conformer aux injonctions de terroristes dans un faux barrage, c’est carrément la population qui prend en chasse un autre groupe terroriste venu kidnapper un commerçant du coin. Nul doute que ce genre de réactions salutaires fera tache d’huile, notamment en Kabylie où l’islamisme, le terrorisme encore moins, n’a jamais eu pignon sur rue.
Car ces refus répétés de la soumission finiront par vaincre la peur compréhensible des populations souvent désarmées. L’efficacité avérée de ces actes de résistance fera le reste : bientôt, ce sera l’exemple à suivre.
Saïd Chekri
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