Un président qui s’ennuyait à ne recevoir que des ambassadeurs et qui ne parlaient même pas la même langue, partit en visite dans une wilaya et s’étonna de voir autant de pauvres, de chômeurs et de harraga un jour de semaine.
Il contacta son ministre de la pauvreté, son ministre du chômage ainsi que le sous-secrétaire aux harraga. Le premier expliqua au président que s’il sont pauvres c’est que ce sont des chômeurs et donc ils ne relevaient pas de ses attributions mais de celui du ministère du chômage.
Le ministre du chômage fit remarquer au président que si ce sont des chômeurs, ils devraient aller chercher du travail et que techniquement, ils dépendaient du ministère du Travail. Le sous-secrétaire aux harraga annonça au président que, tout bêtement, si ce sont des harraga c’est qu’ils quittent le pays et que donc ils ne sont plus dans sa juridiction. Irrité, le président alla voir le wali de la région.
Celui-ci révéla au président que la dernière fois qu’il était sorti de son palais, c’est-à-dire il y a deux ans à l’occasion de l’inauguration d’une petite station de dessalement de chiens de mer, il n’y avait pratiquement pas de pauvres, de chômeurs et de harraga, que donc logiquement, ils ont été importés d’une autre région et qu’il fallait aller voir dans les wilayas voisines qui exportent illégalement ces populations à problèmes.
Agacé, le président alla trouver le chef de daïra qui dormait sur un plan d’aménagement des sols. Pour les pauvres, les chômeurs et les harraga, le chef de daïra expliqua qu’il ne connaissait pas très bien le quartier, étant originaire d’une autre ville.
Enervé, le président rentra chez lui par l’avion du soir et décida par un décret à valeur immédiate que les pauvres, les chômeurs et les harraga seront aplatis et roulés, puis repeints en blanc, rouge et vert pour servir de drapeaux pendant les matchs de football.
Par Chawki Amari
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire