mercredi 4 novembre 2009

Les milices vous saluent M’sieur !



Par Hakim Laâlam  
Email : laalamh@yahoo.fr

Aggravation de la crise interne au MSP. Soltani et Mokri sont à couteaux tirés. 

Couteaux suisses ?

Tout de même ! Qu’est-ce que les temps changent ! Qu’il est assourdissant ce bruit de vestes retournées. Hier encore, des villageois qui auraient pris les armes pour défendre leur village, leur dignité, auraient été traités de milices armées par le régime, de groupes paramilitaires chargés des basses œuvres de l’ANP et de son bras intelligent, le DRS. Aujourd’hui, les habitants d’Iflissen sont des héros. Hier, juste hier, il y a à peine une poignée d’années et deux mandatures d’échecs successifs, on leur aurait accolé dédaigneusement le label meurtrier de seigneurs de guerre, de machines à tuer, mues par la soif du sang et de l’argent. Alors que les étendards sont mis au vent un peu partout, alors que les podiums censés accueillir les nouveaux champions de la dignité retrouvée sont montés à la hâte, me revient en mémoire cette phrase prononcée par le premier magistrat du pays. Dans son habit de frais procureur, il avait tranché : «Dans cette guerre, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Nous ne sommes ni avec ceux-ci ni avec ceux-là. Les belligérants doivent cesser l’effusion de sang !» Les belligérants, khouya ! Voilà l’inconvénient des mots, des discours écrits et lus en public. Et voilà surtout l’inconvénient avec les gens dont on n’a pas réussi à atrophier la mémoire. Nous nous souvenons ! Et le plus triste, le plus douloureux des souvenirs, c’est qu’il n’y a pas si longtemps de cela, vous aviez qualifié les patriotes et les terroristes de «belligérants», décrétant au passage le match nul. Alors, aujourd’hui, que se passe-t-il, Monsieur l’arbitre ? La guerre aurait-elle repris à l’insu de votre plein gré irrité ? Allez ! Wallah que je ne vais pas m’en priver. Petit moment d’autosatisfaction pour ceux, dont nous qui n’avons pas changé d’un iota notre discours. Qui avons gardé irréversible notre veste. Redisons-le aujourd’hui, à l’heure des héros d’Iflissen, comme nous l’avions dit à l’heure des «milices armées du régime», naguère : un bon terroriste est un terroriste mort. Et le meilleur des repentirs pour un émir et pour ses troupes, c’est de finir au bout de la baïonnette d’un militaire ou d’un patriote. C’est assez clair, comme ça ? Sinon, j’en rajoute une couche. En la matière, y a qu’à demander, car «le cœur est plein» et il ne demande qu’à être vidé. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

H. L. 

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