La vraie victoire ce n’est pas tant le résultat du match, même si le score de la rencontre n’a pas encore déterminé celui qui jouera la Coupe du Monde 2010, la première qui sera organisée sur le continent africain. Sur ce plan, on ne remerciera jamais assez le Onze national même avec cette défaite de deux buts à zéro. On ne remerciera jamais assez cette équipe qui a offèrt pendant des mois une occasion de joie à une population qui donne l’impression d’être étouffée par on ne sait quelle main invisible.
La vraie victoire, c’est que l’Algérie a gagné une équipe nationale de football après un sevrage qui a duré plus de 23 ans. Il va falloir maintenant renforcer, consolider ce groupe très jeune et qui promet. La vraie victoire est que cette équipe a su raviver le patriotisme qui somnolait au fond des coeurs des Algériens. L’Algérie venait à peine de fêter le 55e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.
Dans la rue, pas le moindre signe d’une fête pour marquer ce repère historique qui ne figure plus dans l’imaginaire des Algériens. Grave cassure entre la rue indifférente au 1er Novembre et les officiels qui se prélassent dans les salons et se gargarisent de compliments sur les plateaux de l’Entv. La vraie victoire est d’avoir réussi là où les politiques de tout acabit ont échoué.
Ceux qui avaient la chance de fêter l’Indépendance nationale témoignent qu’ils retrouvent la même ferveur qui a marqué cette journée du 5 Juillet 1962, si ce n’est plus. De mémoire nationale, jamais on a vu pareille intensité populaire, pareil attachement au drapeau national que durant les jours qui ont précédé cette rencontre de football. Merci aux jeunes de l’Equipe nationale pour cet exploit.
Quant à la vraie défaite, ce ne sont pas les joueurs qui l’ont concédée aux Egyptiens, mais les médias et particulièrement la Télévision nationale. Elle est médiatique. Alors que les téléspectateurs algériens guettaient la moindre image, la moindre information qui les renseignerait sur le sort de leur Equipe nationale, l’Entv rame dans un autre océan et abandonne le terrain aux télévisons satellitaires égyptiennes qui font et défont à leur guise des scénarii les plus invraisemblables. En montrant les Medelci, Djiar et Ould Abbès, on avait l’impression que l’Entv couvrait une activité ministérielle au Caire.
Pas la moindre image, pas le moindre intervenant, pas le moindre commentaire de ses envoyés spéciaux pourtant nombreux à se déplacer au Caire. La vraie défaite, c’est que les Algériens ont, encore une fois, trouvé ce qui les concernait directement sur les plateaux des télévisions étrangères. La vraie défaite, c’est que personne ne demandera des comptes à cette débâcle médiatique qui se poursuivra, tant que...
Brahim TAKHEROUBT
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