La volonté du roi Mohammed VI, telle qu'exprimée dans son dernier discours, est exécutée sur le terrain à l'esprit comme à la lettre, pour ne pas dire avec zèle. Le Makhzen qui ne cherche même plus à camoufler les lâchetés contre les populations sans défense s'en est pris une nouvelle fois à la militante des droits de l'homme, Aminatou Haider, un symbole qui est pour le peuple sahraoui ce que les Djamila furent pour le nôtre.
Vendredi dernier, alors que le "commandant des croyants" accomplissait sa prière à Rassani, Aminatou Haider se faisait enlever à l'aéroport d'El-Ayoune, capitale du Sahara occidental sous occupation marocaine. Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive. Haider est en effet rompue à la sauvagerie et à la bassesse marocaines, elle qui a subi maintes fois dans les geôles marocaines la torture et le viol. Cependant, les choses empirent pour les Sahraouis depuis, que dans son dernier discours, le sultan les a sommés de choisir entre être marocain ou traître.
"Ou le citoyen est marocain ou il ne l'est pas (…) Ou on est patriote ou on est traître", disait-il dans une logique colonialiste que même Israël n'a pas encore osée. Aminatou Haider n'est pas une inconnue sur le plan international. Elle a été primée dans plusieurs capitales, particulièrement occidentales.
Au-delà de l'hommage mérité qui lui est rendu, les prix souvent prestigieux ne lui sont pas octroyés en tant que citoyenne marocaine, comme le voudrait le roi du Maroc. Bien au contraire, ils lui sont délivrés pour sa lutte en tant que Sahraouie jalouse de son identité, agissante pour la cause de son peuple.
Depuis quelque temps, le Maroc arrête à tour de bras dans les milieux sahraouis et vise particulièrement les militants des droits de l'homme. Il le fait avec l'appui de la France, "le pays des libertés et des droits de l'homme".
En effet, en avril dernier, la France de Sarkozy s'opposait à l'ONU à ce qu'on élargisse les prérogatives de la MINURSO de façon qu'elle puisse assurer la protection des Sahraouis et mettre fin à la violation des droits humains dont le stade devenait alarmant au Sahara occidental. Résultat ? Le trône tombe le masque et ne prend plus de gants pour sévir au grand jour, sans même épargner la… femme.
Par Mohamed Zaâf
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