C’est une mode, plusieurs expositions et festivals ont lieu sous des tentes ou des chapiteaux. C’est le cas actuellement du festival de la bande dessinée, trop rigolo, organisé sous de jolies tentes blanches avec l’aimable concours de dessinateurs soviétiques, et ce sera bientôt le cas du Salon du livre qui sera organisé sous un chapiteau.
Pourquoi des tentes ? Les plus méchants disent que cela correspond à la nature du pays, il n’y a d’ailleurs qu’à attendre les grandes pluies et les prochaines inondations pour constater que l’Algérie habite dans une tente. Ils disent même que puisque le Salon du livre rassemblera des acrobates, des éléphants édentés, des trapézistes, des clowns et même des dompteurs de lions, il est logique de le placer sous un chapiteau, comme un cirque.
Les plus responsables invoquent par contre la tradition nomade et le retour au pastoralisme, et affirment à voix basse qu’une tente est beaucoup plus pratique en cas de dérapage, il suffit en effet de la plier avec les gens dedans pour que tout rentre dans l’ordre.
Tout cela dit, il faut quand même bien noter ce qui en Algérie est en « dur ». Les réunions des comités de soutien au Président se font dans des salles en « dur », tout comme les congrès du FLN ou du RND. La présidence est construite en « dur » et le ministère de la Défense en très dur.
Qu’est-ce qui est mou ? Tout le reste, les lois sont molles, les gens, les week-ends, les idées et les débats sont mous, tout comme l’érection de cette nouvelle génération qui peine à défendre ses intérêts.
D’ailleurs les manifestations de revendications se déroulent dans les rues car les salles en « dur » leur sont interdites et finissent généralement dans des commissariats, en dur. De l’acceptation à la prise en main de son destin, du fatalisme au choix conscient et de la mollesse à la dureté, y a-t-il un chemin ? Oui, mais il est très dur.
Par Chawki Amari
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