Ben Laden qui se demande en allemand ce que font encore les Européens en Afghanistan. Angela Merkel qui est certaine de sa victoire aux législatives mais moins rassurée au sujet de sa future coalition.
Un jeune Jordanien de 19 ans, qui ne sait pas un mot d'anglais, arrêté aux Etats-Unis pour avoir projeté de faire exploser un gratte-ciel sans l'aide de personne. Le bagne de Guantanamo qui pourrait bien l'accueillir puisque, comme promis, il ne fermera pas d'ici à la fin de l'année. Le pape Benoît XVI qui devient l'avocat de la rechristianisation lors de son voyage à Prague.
Tant de nouvelles qui auraient méritées, aussi bien les unes que les autres, d'être décryptées.
Mais voilà qu'à Pittsburgh, où la nouvelle police mondiale de la finance a installé ses quartiers provisoires, ne tente pas que de plafonner les bonus des traders.
Ou de laver l'honneur du capitalisme libéral, souillé par de gourmands «héritiers» d'Adam Smith. A Pittsburgh, ceux qui se veulent les réformistes de l'ordre établi passent également leurs nuits à travailler sur un bien étrange texte où le mot finance ne figure nulle part.
Il est vrai que dénicher une meilleure tribune que celle du G20 pour sa lecture en chœur n'est pas chose aisée. Un, deux, trois et c'est tout l'Occident qui accuse l'Iran d'avoir développé un site nucléaire secret. Dès lors, compte peu la date à laquelle les mollahs l'ont révélé par écrit à l'AIEA ou quand est-ce le président Obama a été informé par ses services du renseignement.
La centrifugeuse diplomatique tourne déjà à plein régime qu'il est impossible de l'arrêter. Surtout quand, à partir de Tel-Aviv, le gouvernement Netanyahu rappelle à ses alliés d'Amérique et d'Europe que l'Etat hébreu n'a jamais eu le moindre doute sur la nature militaire des ambitions nucléaires de la République islamique. «Nous l'avons bien dit», a renchéri Avigdor Lieberman, plein d'allégresse.
Il ne doit plus s'en faire, cette fois-ci, le trio Obama-Sarkozy-Brown ira jusqu'au au bout… Jusqu'en décembre où il sera question de sanctions massives dans le cas où l'Iran continuera de jouer avec le feu. Parce qu'elles ne sont pas prévues dans l'immédiat, la dénonciation de ce «fait secret» du bout des lèvres par la Russie et la Chine est une occasion qui risque de ne plus se représenter ?
Plus que trois mois à tenir, le fidèle allié de l'Occident au Proche-Orient verra que l'Amérique démocrate est capable de tendre la main à son ennemi comme elle capable de lui couper la sienne.
Car tout en gardant la fenêtre diplomatique ouverte, Barack Obama n'exclut plus de recourir à la force contre la République islamique. En faisant exprès de marcher sur les traces de son prédécesseur, cherche-t-il à contraindre les négociateurs iraniens à de larges concessions à partir du 1er octobre ou à préparer l'opinion publique mondiale à un retrait occidental précipité de la table des pourparlers ?
Une offensive militaire permettra surtout de faire gagner du temps aux Etats-Unis et à ses alliés, corrigera plus tard son ministre de la Défense, Robert Gates. De un à trois ans, durant lesquels la République islamique ne ferait pas que charger ses armoires électriques.
La preuve, elle annonce qu'une fois opérationnelle, l'usine suspecte rendra même les ennemis de l'Iran aveugles. En joignant ces nouvelles déclarations éblouissantes à l'ensemble de leurs défis passés et à venir, les mollahs comptent-ils eux aussi mettre les bouchées doubles avant la reprise du dialogue avec le groupe des 5+1 ? Il existe de ces tempêtes diplomatiques qui font plus de bruit que dégâts avant qu'elle ne s'abatte.
A. D.
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