Pour l’Europe, qui n’a pas - contrairement aux Etats-Unis - des intérêts et des ambitions planétaires, l’ennemi devrait se trouver dans l’étranger proche. Rappelons-nous le bruit fait autour du réacteur algérien ; un bruit dont il a été démontré qu’il n’était pas fondé. Rappelons-nous que des «inquiétudes» furent exprimées au sujet d’une portée de 700 km d’un missile algérien ; portée jugée trop longue, «car Marseille n’est pas très loin», disait-on. Quel est l’ennemi ?
Des politiques de défense basées sur la recherche de l’autonomie stratégique et opérationnelle, et des politiques de défense non intégrées, laissent signifier que l’ennemi est le voisin. Une défense commune autour du Bassin méditerranéen ? Un bouclier antimissiles euro-atlantique qui protège l’Europe (contre qui ?) et non pas les pays d’en face, sur la rive sud de la Méditerranée. Pourtant, nous sommes la dimension méditerranéenne de la politique européenne de défense et de sécurité, pour ce qui concerne, bien sûr, l’Europe de la défense. Le renoncement d’Obama au placement des missiles antimissiles en Europe ne changera rien à la vision européenne de l’ennemi dans l’étranger proche.
Aucun pays du Sud - les pays non nucléaires évidemment - ne sera autorisé à enrichir l’uranium sur son propre sol et à en acquérir la capacité, à la fois pour l’empêcher d’accéder à l’arme nucléaire - alors que les puissances nucléaires ne s’engagent pas à ne pas utiliser l’arme nucléaire contre les pays qui n’en possèdent pas. On lui interdira également d’accéder à la capacité autonome de production d’énergie électrique à partir du nucléaire.
S. I.
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