jeudi 1 octobre 2009

Copie non conforme

Avec la décolonisation, l’Algérie, bien que fatiguée par 7 ans de guerre et 132 ans d’affrontement, a récupéré une formidable force d’inertie et s’est engagée dans une dynamique de progrès. Si elle a gardé un complexe vis-à-vis du colonisateur, Franz Fanon, avertisseur public de futur, s’est bien chargé d’en délimiter les teneurs, dès l’indépendance, l’Algérie gardait toutes les structures françaises pour faire semblant d’être moderne, et peut-être qu’à ce moment-là, elle l’était vraiment.

Le temps aidant et les appétits de pouvoir augmentant, elle a commencé à s’éloigner du modèle, pour ne garder que ce qui aux yeux de son régime était important. 47 ans après, on peut se rendre compte qu’elle n’a finalement gardé de la France des années 1960 que l’outil répressif.

Les CNS algériens, compagnie nationale de sécurité, équivalent des CRS français, compagnie républicaine de sécurité, premier front antiémeute, la DGSN, l’équivalent orthographique de la DGSE, et la Gendarmerie nationale, photocopie de la gendarmerie française.

Pour le reste, l’Algérie construit mal et il n’y a qu’à comparer les immeubles français et algériens pour s’en rendre compte. Elle soigne mal, et il n’y a qu’à voir où le président Bouteflika va se soigner quand il est malade. Elle éduque mal et il n’y a qu’à voir le niveau de l’enseignement algérien et français pour le réaliser. Pourquoi l’Algérie n’a pas tout copié ? Parce que ça ne l’arrange pas.

L’Algérie a été livrée aux mains de la tradition et de la conservation, ces deux forces qui n’ont pas participé, ou très peu, à la libération du pays. Le paradoxe est là, sur quelle base leur a-t-on donné ce pays alors que les libérateurs étaient tous des modernistes ? La culpabilité. Le personnel politique étant illégitime et truqueur de légitimité, il va traiter avec l’ennemi, intérieur ou extérieur. Le reste se voit tous les jours.

Par Chawki Amari

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