Des règles non écrites motivent les décisions de ne pas octroyer les visas.
La tranche d’âge peut, elle aussi, être un motif de refus catégorique. Le consulat se base principalement sur ce facteur. Aussi, un demandeur de visa dont l’âge varie entre 17 et 40 ans, a moins de chance de bénéficier de l’octroi d’un visa et cela sous prétexte qu’un demandeur de cette tranche d’âge est plus à même de s’établir en France en situation irrégulière. Le consulat général affirme par ailleurs que la majorité des harraga interceptés ces dernières années, sont âgés entre 17 et 40 ans. La situation familiale joue également un grand rôle dans l’étude du dossier. Il est évident qu’une personne mariée a plus de chance de bénéficier d’un visa d’entrée dans l’espace Schengen. «L’occupation actuelle», la fonction du demandeur est considérée comme un facteur important pour l’octroi ou le refus d’un visa.
D’après les mêmes sources, un salarié occupant un simple poste au sein d’une entreprise privée peut facilement quitter son travail pour essayer de vivre en France avec de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire. Les refus opposés aux demandes de visa se suivent mais ne se ressemblent pas et les demandeurs ne cessent de tenter leur chance. En 2008, la France a délivré 132.000 visas Schengen pour tous types de visas, demeurant ainsi le premier pays à délivrer autant de visas. 60% sont délivrés à Alger, 21% à Oran. Par ailleurs, il est important de noter que plus de 70.000 demandes de visa ont été rejetées par le consulat général de France.
En effet, selon certaines sources, pour la majorité des jeunes sollicitant un visa pour la France, la décision d’un refus est rapidement prise par le Consulat qui travaille avec le centre VisasFrance inauguré le 29 septembre dernier à Ben Aknoun afin de permettre aux demandeurs de suivre l’évolution de leurs dossiers, soit par téléphone ou par le biais du Net. Le centre qui est situé 9, rue Manaâ Lakhdar à Ben Aknoun fait office en quelque sorte, de «boîte postale» au consulat général, il n’est en aucun cas décisionnaire de l’accord ou du refus du visa, seul le Consulat général est habilité à autoriser l’entrée sur le territoire français. Le Consulat général de France est seul compétent pour instruire les demandes, prendre la décision d’octroi ou de refus du «sésame».
Le but de la collaboration avec une société multinationale est de rester en contact direct avec les demandeurs et de les informer des différents documents à fournir afin de compléter leur dossier et d’essayer d’avoir plus de chance de décrocher un accord pour l’obtention du fameux «coupe-fil» pour la France. Avant l’ouverture du centre évoqué, le dépôt de demande de visa se faisait par le biais d’une boîte postale au niveau du consulat où les demandeurs ne connaissaient pas la composition exacte d’un dossier complet à fournir et déposaient nombre de documents qu’ils estimaient nécessaires et utiles, ce qui n’est pas le cas actuellement. La présence de l’intéressé est obligatoire avec pour chacun, la liste complète de documents indispensables en sus du motif de la demande de séjour en France.
L’obtention d’un visa pour la France ou un autre pays faisant partie de l’espace Schengen demeure toujours l’un des soucis majeurs des jeunes Maghrébins et en particulier des Algériens. En effet, les demandes de visa pour la France ne cessent d’augmenter et cela, malgré le refus répétitif de délivrance de ce document de voyage. Les demandeurs algériens ne perdent jamais espoir et continuent à faire et à refaire les demandes à chaque fois que l’occasion se présente. Ces refus récurrents encouragent par ailleurs la propagation du phénomène de la harga.
Les jeunes clandestins n’ont trouvé que la traversée maritime comme solution et pour lesquels c’est encore le meilleur moyen de pouvoir franchir les frontières européennes, même au péril de leur vie. Par ailleurs, notons que le ministre français de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson, a réitéré la décision du gouvernement français de mettre fin à la présence des personnes en situation irrégulière dans l’Hexagone, se fixant un objectif de 27.000 expulsés pour l’année en cours.
Khalida ABBANI
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