Le président de la République bolivarienne du Venezuela, Hugo Chavez, a convié, samedi dernier depuis l’île Margarita (Venezuela), le continent africain et l’Amérique du Sud à s’unir. S’exprimant devant le sommet de l’Amérique du Sud-Afrique (ASA), Hugo Chavez a rappelé, à juste titre, que le monde actuel est «multipolaire» et s’est réjoui que les deux entités géographiques aient commencé à se préparer à ce qu’il qualifie de «processus vital».
Si les premières pierres de ce chantier ont, en effet, été mises en place, reste le plus dur à faire : celui de continuer en rangs unis le chemin qui reste. Car les expériences entamées jusque-là ont démontré toute la difficulté que les intentions et les déclarations de bonnes intentions du monde dit en voie de développement ont à se traduire en faits concrets et en projets probants. L’exemple de la seule région du Maghreb est assez édifiant à ce sujet : depuis plus de deux décennies, les cinq pays de cette partie du continent noir peine à faire aboutir l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour diverses raisons.
La principale étant celle de la non-disponibilité de ses Etats à placer cet objectif au-dessus de toute autre considération. Le conflit du Sahara occidental paraît être la face visible de l’iceberg, mais la question est beaucoup plus complexe tant elle tient de considérations multiples, essentiellement de la maturité de ces Etats à édifier ce regroupement unifié et aux intérêts communs. C’est à se demander sérieusement si, une fois résolue l’épineuse problématique du Sahara occidental, les Etats du Maghreb seront en mesure de parler d’une seule voix comme c’est le cas pour l’Union européenne (UE).
Pourtant, il existe beaucoup plus de paramètres censés rapprocher Alger de Rabat, de Tripoli ou de Tunis que Paris de Helsinki, de Vienne ou de Rome… A commencer par celui de la langue et de la culture qui aurait dû resserrer davantage les liens des pays maghrébins dont le nombre représente plus du 1/5 des 27 Etats composant cet ambitieux et constructif projet qu’est l’UE.
Et quelles que soient les embûches qui ont jalonné le chemin de cette union depuis sa naissance, il n’en demeure pas moins que le difficile pari de s’unir et de se départir de ses appréhensions a été relevé. Certes, les différents Etats ne s’y positionnent pas de la même manière selon le niveau de développement et d’influence des uns et des autres, toujours est-il qu’il faut saluer ce pas important qui a été franchi par la communauté européenne en unissant ses rangs, ses décisions et ses projections d’avenir.
Et dire que les pays dits du Sud ont autrement plus besoin de cette union en raison de la multitude des défis qu’ils doivent relever et de l’immensité des chantiers qui leur incombent. Des impératifs qui leur dictent plus des solutions idoines et réalistes que des discours infinis aux tournures aussi poétiques que… stériles.
Par Mekioussa Chekir
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