La grippe A/H1N1 a déjà tué, depuis son apparition fin mars dernier, au moins 5 712 personnes dans le monde, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié vendredi dernier. Ce nouveau bilan représente une hausse de 713 morts supplémentaires par rapport au précédent bilan d'il y a une semaine.
Jusqu'au 25 octobre, la grippe A/H1N1 a engendré au moins 441 661 cas avérés dans le monde, indique l'OMS, tout en soulignant que ce chiffre est nettement inférieur au nombre réel, comme de nombreux pays ont arrêté de compter les cas individuels, en particulier des maladies moins graves.
L'Amérique reste le plus durement touchée avec 4 175 décès, soit une hausse de 636 en une semaine, suivie de l'Asie du Sud-Est (605 décès), la région du Pacifique occidental (465 morts), l'Europe ( au moins 281 morts), la région de la Méditerrannée orientale (111 décès) et l'Afrique (75 morts), selon le bilan de l'OMS.
Dans la zone tempérée de l'hémisphère nord, la transmission de la grippe continue de s'intensifier, marquant un début très précoce de la saison de la grippe en hiver dans certains pays, par exemple aux Etats-Unis et au Canada, indique l'OMS.
En Europe occidentale, le taux élevé de l'activité grippale a été observé dans au moins cinq pays: l'Islande, l'Irlande, le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas, tandis que beaucoup d'autres pays en Europe et en Asie occidentale et centrale montrent des signes du début de transmission de la grippe, notamment en Espagne, en Autriche, en Russie et en Turquie, selon l'agence onusienne.
Qu’est-ce que la grippe A ?
La grippe A(H1N1) est une maladie respiratoire aiguë du porc hautement contagieuse, provoquée par l’un des quelques virus grippaux porcins de type A, dont la morbidité a tendance à être élevée et la mortalité faible (1-4%). Le virus se propage chez les porcs par des aérosols, par contact direct et indirect, ainsi que par des animaux porteurs asymptomatiques. On enregistre des flambées chez les porcs tout au long de l’année, avec une incidence accrue à l’automne et en hiver dans les zones tempérées.
De nombreux pays vaccinent systématiquement les populations de porcs contre la grippe porcine. Les virus grippaux porcins appartiennent le plus souvent au sous-type H1N1, mais d’autres sous-types circulent également (par exemple, H1N2, H3N1, H3N2). Les porcs peuvent être infectés par des virus grippaux aviaires et des virus de la grippe saisonnière humaine, aussi bien que par des virus grippaux porcins. On pense qu’à l’origine le virus porcin H3N2 a été introduit chez le porc par l’homme.
Il arrive que les porcs soient infectés par plusieurs types de virus en même temps, ce qui peut permettre aux gènes de ces virus de se mélanger, et d’engendrer un virus grippal contenant des gènes provenant de diverses sources appelé «virus réassorti». Bien que les virus grippaux porcins soient normalement spécifiques d’espèce et n’infectent que les porcs, ils franchissent parfois la barrière d’espèce pour provoquer la maladie chez l’homme.
Des flambées des infections sporadiques de grippe A(H1N1) chez l’homme ont été parfois rapportées. Les symptômes cliniques généraux sont les mêmes que pour la grippe saisonnière, mais le tableau clinique rapporté est très variable, allant d’une infection asymptomatique jusqu’à une pneumonie grave entraînant le décès.
Comme le tableau clinique classique de l’infection par le virus de la grippe A(H1N1) chez l’homme ressemble à ceux de la grippe saisonnière et d’autres infections des voies respiratoires supérieures, la plupart des cas ont été dépistés par hasard à l’occasion de la surveillance de la grippe saisonnière. Des cas bénins ou asymptomatiques peuvent être passés inaperçus et c’est pourquoi on ignore quelle est l’étendue réelle de la maladie chez l’homme.
98 cas de grippe A en Algérie : Six nouveaux cas ont été confirmés hier, selon l’Institut Pasteur.
Il s’agit de deux étrangers dans la wilaya d’Oran, une personne à Tizi Ouzou, cinq autres à Médéa, trois à Alger et trois enfants dans la commune de Béni Saf dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Cependant, il existe une contradiction dans toutes les déclarations faites autour de la situation en Algérie.
D’une part, le ministre de la santé Saïd Barkat avait rassuré les membres de l’APN lors de son passage le 22 octobre dernier en qualifiant la situation de «meilleure» par rapport à d’autres pays et que les moyens de prévention et de traitement sont «très efficaces», les compétences sont «suffisantes» et l’équipe d’experts est de «très haut niveau» ,d’autre part, le communiqué en question fait un autre constat : «La répartition par semaine montre que le nombre relativement important de cas diagnostiqués la dernière semaine d’octobre est le précurseur d’une phase de circulation locale du virus A/H1N1».
Toujours est-il que l’on ne sait pas jusque-là de quels pays parle le premier responsable du secteur et sur quels critères il a basé son diagnostic. Ceci étant dit, avec 98 cas, la situation qui semble être «meilleure» pour le ministre, ne peut être qu’inquiétante. Déjà en phase 5 et dépassant de loin la phase d’un plan de préparation à une pandémie de grippe A, les responsables du secteur de la santé devront penser sérieusement à un plan d’action d’urgence pour lutter contre la propagation du virus.
Ce plan d’action est d’abord soutenu par la réception du vaccin contre cette grippe qui fait tousser le monde entier. Selon Barkat, cette opération devait se faire fin octobre. Pour s’enquérir de la situation, nous avons tenté vainement de joindre Slim Belkessam, chargé de la communication du ministère de la Santé, sous prétexte, livré par des assistants, qu’un communiqué de presse sera envoyé à toutes les rédactions dans moins de 24 heures.
L’absence de communication au niveau de la cellule de communication du MSPRH demeure une situation à laquelle nous nous sommes habitués et qui nous fait si souvent perdre notre latin ! En attendant ce fameux communiqué, la question reste posée : l’Algérie pourra t-elle faire face à cette pandémie?
Sans oublier de rappeler que ce virus a touché plus de 441 661 personnes et tué 5 712 autres dans un bilan de l’OMS arrêté au 18 octobre dernier mais en notant aussi que l’Algérie a d’ores et déjà un gros problème avec le vaccin contre la grippe saisonnière et dont la campagne de vaccination devait commencer mi-septembre, selon les spécialistes. Mutisme volontaire ou pas, l’heure est grave !
03-11-2009
Hidayette Bersali
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