Au lieu d’une atmosphère de deuil suite à la douche écossaise du match contre l’Egypte c’est, à l’Algérienne, une réaction de sursaut imprégnée du sentiment qu’on a perdu une bataille et pas la guerre, qui a prévalu. Au lieu de les décourager et de mettre en berne leur ardeur enthousiaste, le résultat a au contraire galvaudé les Algériens, qui ont afflué en masse vers l’ambassade soudanaise et les agences d’Air Algérie.
Le siège de cette compagnie a été littéralement assiégé, mais dans le calme et dans l’esprit festif, par les centaines de supporters qui, se trompant en réalité d’adresse, ne voulaient en aucun cas rater leur billet pour Khartoum. Les bruits les plus inquiétants et les rumeurs les plus folles ont circulé, rivalisant de nombre de morts et de blessés en Egypte, alimentant un sentiment de rancœur et son corollaire, l’appel à la vengeance.
Nous sommes dans le domaine sportif, où il ne faut jamais perdre de vue qu’il faut calmer le jeu. Hier, c’était une atmosphère bizarre, faite de joie, d’inévitables klaxons, de cris, d’acrobaties même, mêlant déception et espoir, impressions clamées par une foule en délire, jouissif certes, mais délire quand même.
Ce climat va baisser en cours de route et le soir du mercredi, en bien ou en mal, cet épisode sera déjà enregistré dans l’histoire. En tout cas, ce sont des moments de vie intense, qu’il faut savoir entretenir dans la sérénité.
N.S.
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